Ségolène Royal en surveillante générale
Alors que la position du PS sur Hadopi le coupait déjà d'une partie des intellectuels, l'accusation de "pressions" qui porte désormais sur Ségolène Royal dans la programmation du festival de La Rochelle ajoute à la confusion.
L'enjeu est primordial : est-il du ressort d'un responsable politique de surveiller le détail de la programmation d'un spectacle ?
Si la réponse est positive jusqu'où peut aller cette "fonction de surveillance" et comment l'exercer ?
Ce dossier montre une progression dans l'échelle des pouvoirs qui n'est pas sans risque et qui paraît inadaptée aux circonstances modernes.
C'est un enjeu de conception de la gouvernance moderne. Le pouvoir public doit-il gagner en formes diverses d'autorité ou au contraire se limiter pour laisser une sphère privée fonctionner de façon de plus en plus libre ?
Ce pouvoir public qui interdit, qui règlemente, qui conditionne les aides financières à des critères multiples est-il aussi protecteur qu'il n'y parait et surtout ne va-t-il pas à l'opposé de l'émancipation attendue notamment par les plus jeunes ?
Est-il dans sa légitimité de fonctionner ainsi ?
C'est un vaste débat mais il n'est pas sûr que Ségolène Royal ait utilisé en l'espèce la "bonne méthode".