Daniel Cohn-Bendit et l'épreuve de vérité
Le choix des listes autonomes de Verts au premier tour des régionales change la donne à maints égards.
C'est un choix positif, risqué et très incertain à terme.
C'est un choix positif, parce qu'il va permettre de déterminer la réalité du poids de l'écologie dans un scrutin à part entière. Bon nombre d'observateurs ont contesté le caractère durable du score de juin car :
- le film Home diffusé le vendredi soir a dopé le vote pro-Verts dans des conditions considérables,
- ce d'autant plus que le scrutin européen est un "scrutin sans enjeu" et s'offre donc à des "témoignages divers". Combien de listes ont pu compter sur des votes purement ponctuels sans lendemain à l'exemple notamment du MPF ...?,
- le trio de la liste était un casting performant de communicants réunissant le rebelle-bobo, la juge anti-puissants et l'astérix des champs. Demain, ce n'est plus un trio qu'il faut trouver mais un casting de 22 têtes régionales de listes : c'est un autre défi.
Le côté positif de ce choix, c'est qu'il va permettre dans la clarté d'établir la pesée politique de l'écologie en France.
C'est un choix risqué, car le scrutin européen compte beaucoup d'embellies sans lendemain. MM de Villiers, Pasqua notamment n'ont jamais retrouvé des scores à hauteur des perspectives ouvertes par un scrutin européen. Il est aujourd'hui question du tassement du PS, hier le RPR a connu des tassements sans suite lors d'un scrutin classique. Par conséquent, tirer une leçon politique globale d'un scrutin européen est un choix contestable techniquement.
Ce choix est très incertain à terme. A court terme, il peut priver le PS du seuil du premier tour qui ouvre la dynamique de la victoire. Il complique la composition des listes avec le Modem (faut-il qu'à son tour le Modem se compte au 1er tour ?). Et si une "écologie modérée" voyait le jour pour le 1er tour des Régionales privant "Europe Ecologie" de 3 à 4 points décisifs pour négocier en position de force ?
C'est un vrai coup de poker qui est engagé.