Vincent Peillon et le PS en crise
Avant le lancement de ses premiers ateliers d'été, Vincent Peillon reprend sa forte présence médiatique pour tenter d'esquisser des perspectives de sortie de crise avec talent mais sans trop y croire.
En quelques années, la vie politique Française est passée d'un extrême à l'autre.
Dans les années 80, le PS avait le vent en poupe. Il était jeune, tolérant, imaginatif, bref gagneur. A cette époque, la mode était de se moquer de la droite Française présentée assez communément comme "la plus bête du monde".
Aujourd'hui, c'est au tour du PS de subir les qualificatifs les plus négatifs.
Il a connu quatre évolutions.
Tout d'abord, il est passé de la cohérence à l'éclatement. A ce point, la concurrence interne n'est plus dangereuse. Elle apparaît un suicide collectif.
Ensuite, il a enterré l'union avec ses partenaires pour entrer dans la jalousie. Pendant longtemps le PS fut le parti qui parvenait à impulser la "montée collective". Aujourd'hui, il est devenu le partenaire qui "encombre".
Puis, troisième phénomène, il a perdu son aura de compétence. Il inquiète. Hier, avant la présentation de propositions du PS, la presse se disait "il va imaginer". Aujourd'hui, c'est : "il va se tromper".
Enfin, le PS parait dépourvu d'avenir national. La démonstration permanente des muscles de la majorité présidentielle accrédite l'idée que la présidentielle de 2012 serait déjà "pliée". Il ne resterait plus qu'à savoir quels bastions locaux le PS peut conserver ?
Comment changer cette donne ?
Probablement en suivant le même chemin que la droite quand elle a abandonné son statut de " droite la plus bête du monde ".
Elle a réglé la question de son leadership. Depuis 1995, elle a pu compter sur un leader présidentiable clair, connu et reconnu.
Ce leader a mis en place une organisation cohérente entièrement recentrée sur son combat présidentiel.
Là est le problème majeur du PS car il n'entend ni arbitrer rapidement cette question du leader et encore moins se mettre "à sa disposition" comme outil efficace.
La sortie de crise ne semble donc pas pour demain ...