Ségolène Royal et la bande des "deux"

  • Segolene Royal
  • Ps

La leader socialiste est désormais confrontée à une offensive portant sur deux fronts nouveaux : le coût de son site Internet et sa solitude politique supposée croissante.

Pendant longtemps, la politique française a été dominée par l'expression de "la bande des 4" supposée viser à cette époque les 4 partis qui "faisaient le pouvoir" : RPR, UDF, PS, PCF.

La vie politique tourne désormais autour de "la bande des 2" : le Président sortant et celui ou celle qui peut le vaincre.

La présidentialisation du régime politique met les partis au second rang. La frontière réside dans une équation simple : quels seront les deux candidats du second tour de 2012 ?

Le Président sortant vit dans l'action. L'action du bilan comme celle des projets sont ses socles.

Le challenger vit dans l'imaginaire. Il doit créer un double imaginaire : sa victoire et le nouvel avenir qu'elle ouvrirait.

Comment Ségolène Royal pourrait-elle s'inscrire dans cet imaginaire alors même que tous les efforts pour la lester sur des sujets secondaires sont menés dans des conditions redoutables.

Prenons les deux derniers sujets :
- le coût de son site Internet : le vrai sujet n'est ni le prix ni le bug ponctuel mais l'écart entre ce coût et les moyens des partis politiques. Quelle démocratie peut accepter une telle inégalité de moyens financiers, donc humains, donc d'expertise technique ? Pourquoi n'est-il pas question du prix des autres sites alors que des chiffres "confortables d'une autre division" circulent pour tant d'autres institutions politiques ?
- la prétendue solitude politique. Ce thème de la solitude anoblirait certains candidats (J. Chirac à l'automne 1994 par exemple) et en détruirait d'autres ?

En réalité, la rentrée de septembre 2009 donne une illustration quasi-généralisée d'une perte des repères.

Le parti présidentiel pour faire cool et jeune tombe dans la vulgarité, l'excès ou les fautes. Ce choix de la vulgarité est d'ailleurs le plus implacable mépris pour les jeunes comme si être jeune c'était obligatoirement avoir des gestes obscènes ou mouiller la chemise tard en boîtes ...

Le PS, comme s'il était établi pour lui que les irrégularités de votes n'étaient pas une "découverte", accepte de banaliser un scandale de première importance. Il invente même le "résultat globalement correct" comme si, dans une démocratie moderne, le détail des chiffres importait peu et seule devait compter la "tendance globale".

Les médias donnent une illustration de dérives inquiétantes. Libération sort un sondage sur le Président et la crise. Dans l'ensemble, les chiffres sont mauvais pour le pouvoir. Les Echos publient le même jour sur le même thème un sondage mais là les chiffres sont meilleurs pour le pouvoir. Libé a sondé les 18 ans et +. Les Echos ont sondé les 15 ans et +, méthode originale ...

Cette rentrée est sous le signe d'une d'ambiance globale assez inquiétante pour le fonctionnement de la démocratie Française ...

  • Publié le 17 septembre 2009

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