Le FSI de plus en plus contesté
Le FSI peine à clarifier de façon cohérente les critères techniques de ses interventions.
Les relations entre l'Etat banquier ou l'Etat actionnaire et les règles de la vie économique ont toujours été "surprenantes". Le FSI n'échappe plus à ce constat.
Créé début 2009 pour aider les entreprises à "passer la crise", il se devait au début de fixer sa doctrine d'interventions. 10 mois plus tard, la liste des interventions ne permet pas de voir la logique de critères clairs.
Il y a d'abord les interventions annoncées et qui n'ont pas eu lieu encore à l'exemple d'Heuliez.
Il y a ensuite les interventions qui ont été opérées mais cette liste relève davantage du "supercasino" multi-produits que de la cohérence d'un portefeuille habituel. Il y a du jouet (Meccano), Internet (Dailymotion annoncé hier), de l'Industrie ...
Et puis, il y a les interventions qui n'ont pas eu lieu. Quand ces dernières sont croisées avec les précédentes, la cohérence déjà inexistante disparaît totalement.
S'il s'agissait d'un investisseur privé, parce qu'il travaillerait avec son argent, cette "incohérence" ne mériterait pas de commentaire. Il suffirait d'observer dans le temps le pourcentage du retour sur investissement.
Mais là, il s'agit d'un investisseur public travaillant sur fonds publics. Par conséquent, il serait naturel que les critères soient publics, transparents et donc que les décisions soient cohérentes au regard de ces critères techniques.
Comment faut-il interpréter l'absence de cohérence ?
L'une des raisons peut résider dans le positionnement du FSI face aux interventions politiques. Serait-il le "bras armé" de décisions politiques prises sur la base d'autres critères que de simples critères techniques connus de tous . Au lieu de signifier "fonds stratégique d'investissement", FSI signifierait-il "fonds sous interventions" ?
L'urgence de la crise a "bon dos". Avec le recul, les conditions de certaines décisions publiques pendant la crise pourraient revêtir des habits considérablement moins nobles que les belles déclarations de départ. Il est temps que le FSI s'explique publiquement sur ses critères d'interventions et leur application équitable.