Le PS et la vie plus difficile

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  • Martine Aubry

Une enquête montre la détérioration du niveau de vie des Français. Elle a été publiée hier dans une indifférence surprenante.

Début 2009, 13 500 foyers ont été sondés pour une étude réalisée par la société LaSer à partir d'un panel TNS Sofres. Les résultats de cette étude ont été publiés hier. 30 % des Français jugent que leur niveau de revenu ne leur permet pas d'être "à l'aise" et ils considèrent que leur situation sociale s'est détériorée.

Les enquêtes complémentaires vont toutes dans le même sens :

- le patrimoine moyen des foyers Français (immobiliser, placements, assurance-vie ...) est en baisse de 6 % par rapport à 2007,

- les statistiques bancaires sur les conditions de découvert traduisent une forte détérioration,

- le recours croissant au mal-endettement explose et les statistiques de demandes de valorisations dans les crédits municipaux battent des records ...

Le mandat du "gagner plus" s'annonce comme celui du "vivre moins bien".

Il est étonnant que ces chiffres et que ce sujet majeur soient marginalisés actuellement. Cette situation traduit le décrochage entre l'action officielle et la vie quotidienne de chacun. Les conditions de traitement de la crise économique vont probablement donner lieu dans le temps à des appréciations très sévères sur les actions menées.

Les conditions techniques d'interventions du FSI ne répondent à aucun critère public, transparent, cohérent. Le plan 30 000 logements de soutien à l'immobilier aurait donné lieu à 7 000 logements aidés dans le cadre d'une enveloppe financière globale d'un potentiel de 10 000 logements soit le tiers du montant de l'annonce et le dixième du montant des dossiers déposés. Là aussi, quels ont été les critères de choix ? Dans les Chambres professionnelles concernées, il est beaucoup question de rumeurs sur des parts considérables au profit de Bouygues et de Nexity ...

C'est peut-être la première fois à ce point que les chiffres et les critères publics sont aussi absents d'un débat public. Dernier exemple en date : le nombre des personnes vaccinées contre la grippe A. A ce jour, il y aurait 305 000 personnes vaccinées soit une moyenne de 3 000 personnes par Département ; ce qui est très faible. Les informations sont alors données sur les pourcentages de progression des effectifs vaccinés. Comme l'assiette de référence est zéro par définition, il n'y a pas grand risque à pouvoir exposer des pourcentages en forte progression ... Mais dans le même temps, il n'y a aucune information sérieuse, claire sur la question de formulaires à signer pour s'engager à aucune action ultérieure ou sur des circulaires très péremptoires dans des administrations "hiérarchisées" comme la gendarmerie ou l'Armée ...

Ce divorce progressif entre la vie quotidienne et les discours officiels s'installe comme la composante majeure de l'actuel mandat. Mais les faits et les chiffres sont têtus. Ils sont là et cette réalité s'imposera à un moment ou à un autre de façon incontournable.

Le PS reste très absent des dossiers du quotidien national comme si, après le temps des tempêtes intérieures, c'était désormais celui des élections régionales et que le reste pouvait toujours attendre.

Il sera intéressant de voir comment les Français vont juger le bilan du PS comme force d'opposition.


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  • Publié le 25 novembre 2009

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