Ségolène Royal à la conquête des nouveaux militants

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Ségolène Royal sait qu'un appareil politique c'est un triple patrimoine : de l'argent, des experts, des militants. Ce dernier patrimoine est aujourd'hui en péril dans tous les partis. Il est temps de trouver les nouvelles formes du militantisme moderne.

De façon assez surprenante, les partis politiques français accordent une place de plus en plus importante aux militants (définis comme les adhérents d'un parti politique) dans les discours officiels mais peinent à trouver les formes valorisantes pour l'engagement militant.

Des chiffres incontestables et incontestés doivent être rappelés.

Ces chiffres donnent des indications majeures.

Aujourd'hui, tous partis politiques confondus, le nombre global de militants s'élève à près de 600 000 personnes soit un peu plus de 1 % de la population âgée de plus de 18 ans.

Aucun parti républicain classique connaît une expansion de ses effectifs militants :
- le Parti Communique est celui qui a connu la plus forte érosion d'effectifs d'adhérents pour aller vers 127 000 à son dernier Congrès après avoir annoncé dans les années 50 plus de 500 000 adhérents,
- Le PS publie des communiqués de victoire quand il compte aujourd'hui 200 000 adhérents ce qui était le chiffre du nombre des adhérents du PS en ...1988. Sous la IV ème République, la SFIO annonçait 300 000 adhérents.
- Quant à l'UMP, elle annonce 230 000 adhérents. Au Congrès du RPR de 1984, le seul RPR annonçait 331 000 adhérents. Or l'UMP c'est le RPR + d'autres courants pourtant importants. L'UMP compte aujourd'hui moins de la moitié du nombre des adhérents du début des années 80 émanant de sa principale composante.

Ce constat est grave.

Il doit être accompagné par deux autres observations chiffrées :

- si les adhérents sont moins nombreux, les électeurs sont de plus en plus absents lors des scrutins à quelques exceptions près.

- seconde observation, si les adhérents désertent, les électeurs s'absentent et ... la radicalisation progresse. Le poids des plus "enragés" est d'autant plus lourd que la mobilisation des indécis est faible.

La TV a longtemps été présentée comme l'arme de démobilisation des militants puisque la démocratie d'opinion banalise le militantisme.

Internet peut changer cette situation en offrant de nouvelles "tribunes" au militantisme. Encore faut-il accepter cette logique nouvelle.

Pour l'instant, alors que Ségolène Royal avait été la première à faire naître en 2006 ce "nouveau militantisme", aucun présidentiable n'a engagé un véritable travail de maillage de ces réseaux et surtout de mobilisation positive.

Le "nouveau militantisme" reste bien à concevoir et à vivre.

  • Publié le 26 décembre 2009

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