UMP et PS face à la défiance généralisée
La dernière enquête Sofres - Cevipof dresse un état très préoccupant des relations entre l'opinion et ses décideurs notamment politiques. Une défiance généralisée s'installe dans des proportions considérables, plus de 75 % en moyenne.
Pendant des années, les espaces publicitaires des périodes des fêtes de fin dââ¬Ëannée étaient animés par des trois petits lutins censés être des " voleurs de couleurs ". Un des plus grands publicitaires Français avait eu ce slogan créatif pour promouvoir un grand équipementier de la photographie.
Aujourd'hui, à lire les enquêtes sur les relations entre les citoyens et leurs représentants nationaux pourtant élus, on pourrait désormais parler de " voleurs de pouvoir " tant le fossé paraît profond entre les élus et le peuple.
En réalité, au moment où il est désormais publiquement question de la coupure entre le " pays légal et le pays réel ", que traduit ce climat ?
Il traduit un sentiment profond que chacun a sa vie et que cette vie n'est plus commune mais constituée d'une multitude d'îles où règnent de terribles solitudes sans fin prévisible.
Dans cette ambiance, les décideurs publics deviennent étrangers.
Bien davantage, chacun devient étranger à autrui, qu'il soit représentant élu ou pas puisqu'il n'y a plus d'espace commun mais un chapelet d'îles.
Comment modifier cette situation qui est d'abord celle d'un éclatement sans précédent ?
C'est la question principale posée aux prochains candidats à la présidentielle 2012.
Cette situation peut être annonciatrice de redoutables et imprévisibles colères comme si l'opinion n'avait plus rien à perdre.