Ségolène Royal et la forte participation
Ségolène Royal termine la campagne manifestement très affectée par le drame de la tempête à quelques jours d'une probable double victoire : le succès politique et la participation civique.
Dans les heures qui ont suivi la tempête, les images ont été très marquantes. Ségolène Royal a le visage fatigué, les yeux cernés, pas maquillée, elle a passé tout son temps sur le terrain.
Elle est mobilisée pour vivre la mobilisation de la région face aux épreuves.
Cette réalité ponctuelle ajoutée à son implication permanente peuvent impacter une autre donnée politique : le taux de participation.
En effet, à quelques jours du scrutin régional, sur le plan national, l'abstention semble pouvoir battre des records historiques.
Comment expliquer cette situation ?
Pour l'essentiel, cette tentation naît de deux facteurs :
- le sentiment du parcours linéaire de la vie politique,
- l'absence de visibilité sur un nouveau sens.
Chaque génération est confrontée à l'examen de son bilan. L'actuelle génération prend conscience qu'elle laissera peu alors même qu'elle a beaucoup produit.
C'est une génération d'abondances : biens, nouveaux services, découvertes nombreuses...
Mais tout paraît éphémère voire trop rapidement obsolète.
C'est la génération de l'instant capable de modifier les enjeux individuels mais incapable d'agir sur les véritables enjeux collectifs.
Ce décalage crée la crise du politique qui semble sans prise sur les enjeux collectifs majeurs : économie, qualité de la vie, environnement ââ¬Â¦
Cette crise est d'autant plus impactante que le politique paraît même résigné à ne plus vouloir changer les choses.
Les cris d'alarmes sont sans effet durable. La parole politique ne passe pas dans les faits. Bien davantage, la parole politique donne même l'impression de ne plus vouloir changer les faits pour les générations futures.
Dans ces conditions, pourquoi voter ?
Tout semble bloqué.
Ce constat désigne une société qui reste immobile alors même qu'elle devrait bouger.
La notion de société bloquée s'oppose à celle de société qui progresse.
Cet immobilisme n'est pas nécessairement coupable en soi. Il ne le devient que dans la mesure où la société n'évolue pas alors même qu'elle le devrait.
Dans la Région présidée par Ségolène Royal, si son score doit lui assurer une victoire aisée, il faudra également suivre le comparatif de participation. Cette région pourrait être l'une des plus participatives, ce qui montrerait le second succès de la présidence de Ségolène Royal : avoir réellement donné naissance au fait régional.