Ségolène Royal et la présidentielle éclatée
Ségolène Royal voit la pré-présidentielle s'engager sur des bases sérieusement modifiées.
Les régionales vont installer un nouveau paysage politique.
5 leçons pratiques émergent.
1) La fragilité des partis politiques. Ils sont manifestement en crise d'effectifs, en crise de militants mais surtout en crise d'image de marque donc en panne d'influence.
Sur le terrain, les partis politiques ont été peu influents. Ils ont été débordés par d'autres réseaux selon les organisations purement locales.
2) L'opinion bouge vite et fortement. La France de juin 2009 n'était plus celle de septembre 2009. Celle de janvier 2010 avait connu d'autres modifications. Face à une opinion aussi mouvante, pourquoi geler son sort dans le cadre d'une primaire aussi aléatoire : aléatoire par le collège électoral mais aussi par un calendrier aussi déconnecté du véritable calendrier de la présidentielle proprement dite ?
3) L'opinion a besoin de "stars". La "star" peut cliver plus fortement mais elle mobilise. L'absence de "star" fragilise. Montpellier est la caricature de ce mouvement.
4) Les frontières électorales sont très perméables. Cette perméabilité est liée à une surexposition à l'actualité la plus immédiate. L'opinion "amnésique" est née. Elle se fixe en fonction de postures du jour même ou au pire des derniers jours.
5) Le rejet anti-Sarkozy est très fort. Pourquoi Ségolène Royal ne chercherait-elle pas capitaliser le fait qu'elle ait été la première à dénoncer en 2007 les dangers de sa démarche ?
Qui accepterait de remettre son sort avant même la compétition officielle à un jury peu représentatif et sur la base d'un calendrier déconnecté du temps de décision ?
La présidentielle 2012 semble s'avancer de plus en plus sérieusement vers un premier tour qui ait vocation à être la primaire qualificative devant toute l'opinion.