Ségolène Royal et la gouvernance douce
Ségolène Royal dénonce la "gouvernance brutale" pour tenter d'incarner une douceur de gestion faite d'écoute et de proximité de nature à rencontrer une tendance forte de l'opinion.
Ségolène Royal revient à ses fondamentaux de la meilleure période de 2006 : la protection douce.
La victoire de Ségolène Royal au 1er tour de la primaire socialiste a été un réel évènement majeur.
C'était la consécration de facteurs qui guident toujours actuellement l'opinion publique.
Ce résultat fut d'abord le choix d'une personnalité et non pas d'un programme. Ce fut le succès d'une exposition médiatique positive, cohérente qui a progressivement dessiné les contours d'un tempérament.
Ce tempérament reposait sur un carré magique de valeurs : authenticité, harmonie, courage, respect.
Ce fut ensuite l'enracinement régional qui a flatté le réflexe provincial et permis de capitaliser le traditionnel anti-parisianisme.
Ce fut enfin l'échec de ses compétiteurs masculins symbolisant la classe politique masculine classique usée, dévalorisée, rejetée.
Qu'elle le veuille ou pas, il est certain que Ségolène Royal a bénéficié de son statut de femme qui répond au besoin de nouveauté et de différenciation.
Sa percée d'alors dans les sondages a été souvent interprétée comme une aspiration à la présence renforcée de femmes dans la vie politique française. Cette aspiration n'est pas une priorité pour les Français. Ainsi, dans le sondage IFOP sur les priorités des Français pour 2006 (voir le détail sur le site Internet de l'IFOP), seulement 20% des français affirmaient aspirer à une meilleure représentation des femmes dans la vie politique.
La réalité, c'est que la société dans son ensemble accorde une place plus importante à des valeurs traditionnellement reconnues comme féminines :
* la priorité au côté pratique des choses,
* l'intuition,
* le respect de la vie,
* une forme de protection qui s'accompagne de douceur.
Des femmes peuvent incarner ces valeurs mais ce sont les valeurs qui sont attendues et non pas une approche sexiste car ces valeurs ne sont pas l'exclusivité du sexe féminin.
A l'opposé de ces valeurs, l'opinion publique rejette tout ce qui peut s'apparenter aux conflits, à des approches rugueuses, à l'énergie trop clivante.
Ce climat est un vrai défi pour Nicolas Sarkozy. Il devrait corriger rapidement et significativement son pouvoir d'évocation qui s'éloigne beaucoup d'un tel climat tout particulièrement dans sa façon de traiter certaines formes d'exclusions interprétées comme sources de violences.
En s'exposant en première ligne de la gestion des suites de la tempête Xynthia, Ségolène Royal revient à ses fondamentaux et appelle l'opinion à rêver d'une gouvernance douce.