Dominique de Villepin et le défi du neuf
J - 3 : à trois jours du lancement de son Mouvement, Dominique de Villepin est confronté à un défi majeur : que son discours du 19 juin soit marqué par l'élan du neuf.
"Ils n'ont pas gagné à être connus" : c'est le sentiment largement répandu au sujet de bon nombre de membres de l'actuel Gouvernement tant ils ont non seulement été vite usés mais surtout incapables d'honorer les espoirs hier.
Ce décalage est tel que 2007 apparaît une autre époque.
Le mandat de Nicolas Sarkozy est de 5 ans mais ces 5 années apparaissent longues et on peine à imaginer quel serait l'état d'esprit collectif si ce mandat avait été de 7 ans comme au début de la Vème République ?
Pourquoi cette ambiance ?
Parce qu'en période de crise, l'actuel Gouvernement donne le sentiment de ne pas vivre comme chacun. Le défilé de "petits scandales" (appartements de fonction, déplacements et maintenant les cigares qui incarnent caricaturalement l'argent public qui "part en fumée") fait trop.
Ils ne sont plus des représentants mais des "petits princes qui gouvernent" éloignés des soucis des gens ordinaires.
La "coupe est pleine".
Le défi de Dominique de Villepin c'est de montrer que la désillusion n'est pas une fatalité. Il faut passer le souffle du neuf, l'élan de l'exemple, l'espoir du "nouveau départ".
C'est l'un des enjeux clefs du 19 juin 2010.
Il importe de bien constater que toutes les actuelles enquêtes d'opinion ne laissent en rien présager le climat des derniers mois de 2012.
En 2006, Ségolène Royal battait Nicolas Sarkozy dans tous les sondages fondant ainsi sa victoire dans la primaire socialiste tandis que Bayrou ne dépassait jamais les 8 %.
En 2007, à compter de janvier, Royal a été distancée en permanence et de façon significative tandis que Bayrou avoisinait les 20 %.
Il est aujourd'hui impossible de prévoir la donne de janvier 2012. Seul le "désir de neuf" semble constituer une vague profonde durable posant d'ailleurs des contraintes considérables pour le "casting 2012" de l'équipe présidentielle.
C'est ce "courant central" que l'ancien Premier Ministre doit chercher à "préempter" dès le 19 juin 2010.