Rama Yade et le phénomène des "bulles"
Rama Yade chute de 13 points d'opinions favorables dans le sondage Ipsos Le Point. Une nouvelle "bulle" éclate.
De façon assez paradoxale, trop peu d'analyses sont consacrées à l'un des phénomènes majeurs de la période contemporaine : le phénomène des "bulles".
La "bulle", c'est le produit de quatre facteurs principaux :
- une mode qui crée un constat "établi",
- cette mode crée sa propre dynamique de "pensée unique",
- mais cette mode est très éloignée des fondamentaux,
- et à une occasion, les fondamentaux "prennent leur revanche" et font éclater la "bulle".
Ce "cycle pervers" traduit aussi des manquements graves :
- l'absence généralisée d'esprit critique lors de la création de "la bulle",
- la quasi-disparition des intellectuels avec leur esprit critique dans la vie publique française,
- l'absence de réflexion sur des enjeux de fond.
Pour le football, puisque l'argent a remplacé la joie du sport comme l'honneur de porter un maillot, les joueurs protègent leurs fonds de commerce (les clubs) et se moquent de l'équipe nationale. Ce n'est pas la seule question du football. Le basket connaît une situation identique.
La politique devrait être d'abord un enjeu de vérité, de compétence, de convictions. C'est devenu un sport de "formules", de paraître et de pragmatisme, formule polie pour indiquer que les intéressés ne croient plus en rien ou croient en presque tout y compris ce qui est contraire tant que cela ne gêne pas le plan personnel de carrière.
La bataille du sens n'est jamais menée. Par conséquent, le dispositif est d'une terrible fragilité puisqu'il fonctionne sans fondation solide.
Tant que ce fonctionnement durera, les "bulles" se multiplieront et les "éclatements de bulles" aussi.
C'est au tour de Rama Yade à un moment où il paraît bien difficile de qualifier son apport dans ses anciens domaines de compétences.
En ces temps d'austérité, l'opinion ne lui pardonne pas un déplacement très onéreux en totale contradiction avec ses déclarations sur les dépenses ... des autres.
A la prochaine "bulle" ...