Dominique de Villepin et la revanche du sens
La présidentielle 2012 est probablement en train de vivre actuellement un tournant majeur changeant la donne. L'opinion prend de l'avance sur les politiques en matière d'urgence de l'exigence incontournable d'une grande réforme comme le montre le dernier sondage sur "la rigueur".
Nicolas Sarkozy a contruit sa victoire 2007 sur une vague de fond née dans les années 1990 : les dirigeants politiques étaient alors perçus comme une chape de plomb sur une société qui portait en elle une énergie positive qui n'aurait demandé qu'à être libérée.
A cette époque, le mal était perçu dans ce divorce entre l'initiative de la société civile et l'immobilisme de la politique.
En 2007, le candidat de l'énergie, celui du mouvement a donc été élu porté par cette vague culturelle.
Il y a désormais une nouvelle vague qui prend corps : la "grande réforme sans laquelle il n'y aurait plus d'avenir".
Il n'est plus question de faire bouger la "conformité". Il faut changer de "conformité".
Il faut réformer les modalités de désignations des Ministres avec des audiences publiques préalables permettant de passer à la loupe leur cursus, celui de leurs proches pour sortir de cette logique de révélations après coups.
Il faut changer le train de vie de l'Etat perçu comme le coffre fort de ceux qui ne vivent pas la crise.
Il faut ... et chacun d'énoncer les modifications profondes attendues.
C'est la revanche du sens sur le plaisir.
C'est la revanche de l'Intérêt général sur le clanisme.
C'est la revanche de l'exemple immédiat sur la bonne conscience toujours reportée au lendemain.
Le message de l'opinion est clair. La nouvelle tendance s'installe et le citoyen-justicier ne va plus hésiter à tirer à vue sur ceux qui s'en éloignent excessivement.
L'opinion rappelle aux présidentiables que le principal parti pour 2012 sera le DLVV : dans la vraie vie. Malheur aux candidats qui s'en éloigneront.
Un climat qui correspond plus particulièrement au positionnement de fond de Dominique de Villepin. Un positionnement qui fait de cette dualité de conceptions la nouvelle chance de la majorité présidentielle comme hier Nicolas Sarkozy avait pu incarner "l'alternance de l'intérieur". Mais si cette inversion devait se confirmer le second manifesterait-il autant de solidarité que celle dont il a pu bénéficier en 2007 ?