Dominique de Villepin au coeur de dix tendances chocs
Brigitte Girardin, Secrétaire Générale de République Solidaire, a publié hier un communiqué de presse officialisant l'organisation du Mouvement de Dominique de Villepin. Une présentation qui mérite l'attention et qui donne, si besoin était, une perspective des priorités de l'ancien Premier Ministre.
La progression continue de l'adhésion de l'opinion à la démarche de Dominique de Villepin répond bien entendu à de nombreux facteurs.
Il en est un qui mérite une attention particulière et qui se retrouve dans l'organisation publiée hier : Dominique de Villepin est au coeur de nouvelles tendances structurelles probablement durables de l'opinion.
Le 21 novembre 2006, au lendemain des élections du mid term qui avaient donné des résultats dégageant les nouvelles tendances de l'opinion américaine, nous avions signalé (voir lettre hebdomadaire 66) que le candidat le plus en phase avec cette nouvelle opinion publique était Barack Obama. Nous avons ensuite, longtemps seuls, présenté chaque étape de sa campagne quand nombreux étaient les observateurs à considérer qu'il effectuait un "simple tour de chauffe".
Aujourd'hui, dans des circonstances complètement différentes, force est de constater qu'appliqué à la vie politique française, celui qui se situe au coeur des tendances naissantes est Dominique de Villepin ; ce qui explique sa progression constante dans l'opinion dans des conditions historiques.
Il est aujourd'hui au coeur de 10 nouvelles tendances chocs qui émergent.
1) Le passage de la doctrine à l'affinité : l'opinion n'attend plus un corps de doctrine détaillé mais elle aspire à l'affinité qui est une forme plus douce d'adhésion, plus volatile aussi, mais qui témoigne de l'accord de parcours en commun à partir de règles générales. Il ne s'agit plus de promettre mais d'être. Il ne faut plus parler à la raison mais à la confiance.
2) De l'élite à l'épreuve : l'opinion souhaite pouvoir faire confiance à des personnes qui ont connu des accidents de la vie. Ce n'est pas un hasard si le démarrage réel de Dominique de Villepin a été pendant l'épreuve de Clearstream, illustration aux yeux de l'opinion de la solitude d'un individu et de sa famille soudés pour lutter contre la force éventuellement destructrice d'un appareil d'Etat. Très spontanément et avec une humilité remarquable, ce sens de l'épreuve a été exprimé dès les premières phrases de son discours du 19 juin en évoquant les "débuts dans une cave". C'est une mention probablement sans précédent dans la bouche d'un ancien Premier Ministre présidentiable. Cette réalité se retrouve dans le cursus de bon nombre des actuels élus qui l'entourent. Ils vivent l'épreuve pour garantir l'éclosion de leurs valeurs. Chaque nouvelle épreuve renforce leur crédibilité.
3) Du parti centralisé aux citoyens : la racine culturelle essentielle du Mouvement République Solidaire c'est le Club Villepin présidé par Brigitte Girardin. L'ADN du Club Villepin c'est le réseau des citoyens. Le temps n'est plus aux mots d'ordres qui tombent implacablement. C'est la mobilisation des citoyens qui fait vivre l'organisation collective.
4) Des discours de bonne conscience à la valeur immédiate de l'exemple : sur le terrain lors de sa campagne de dialogue, Dominique de Villepin a montré l'exemple : proximité, mesures concrètes.
5) De la politique spectacle à la politique spartiate : l'image de coffres forts pleins des partis devient presque la garantie ... d'urnes vides. La crise est passée par là. L'avenir est à l'aide financière individuelle faible mais récurrente du grand nombre et non plus à la force de frappe de gros donateurs dont l'Etat à partir de l'argent du public. C'est une nouvelle donne majeure et là aussi le Club Villepin a été en avance revendiquant ouvertement son fonctionnement à "bouts de ficelles" comme l'a effectué Brigitte Girardin dans son discours du 19 juin.
6) De l'énergie à la protection : le socle de la protection c'est l'assurance de l'écoute qui précède la connaissance des problèmes donc l'action efficace ultérieure. Sans écoute, il ne peut y avoir de naissance de mesures de protection. Là aussi, l'ancien Premier Ministre est devenu un exemple d'écoute ne s'épargnant même pas la reconnaissance expresse des erreurs d'hier lorsque cette écoute avait été insuffisante.
7) Du parcours linéaire aux multi-vies : il y a là un phénomène majeur. Le parcours linéaire est fini. Le temps est aux multi-vies professionnelles, géographiques, voire même familiales avec l'évolution des divorces ... Dominique de Villepin est un exemple type de ce nouveau cursus des multi-vies. Il fut haut fonctionnaire puis responsable politique. Il s'apprête à vivre sa première candidature personnelle. Il fait de la politique mais il est professionnellement avocat. Il est culturellement passionné par les arts et la littérature donc pas dévoré par la seule vie politique.
8) Du matériel au spirituel : cette évolution frappe certes la politique mais même le sport. Le sondage Ifop spour Sud Ouest Dimanche (25/06/10) est très instructif. Le football professionnel c'est un rapport entre quatre supports : la tête, le coeur, les poches et les pieds. Ces dernières années, les poches (rémunérations) et les pieds (simples résultats, voire même avec l'aide d'une main ...) avaient pris le dessus. L'échec en Afrique du Sud prend une tournure d'affaire d'Etat car l'opinion ne condamne pas l'échec mais les causes de l'échec : pas assez de coeur (esprit de groupe) et pas assez de tête (sens des responsabilités). Cet exemple est à lui seul le marqueur le plus violent de l'évolution des valeurs actuellement.
9) De la débrouille individuelle au retour de l'Intérêt Général : la crise a rappelé que la force des faibles c'est l'union, c'est le collectif. Hier, l'Intérêt Général était un obstacle, un poids. Aujourd'hui, il effectue un retour en forme comme l'outil de régulation et la couette face aux temps de rigueur.
10 ) De la résignation à l'espoir : il n'y a pas de vie collective sans sentiment que demain puisse être meilleur. Les périodes de crises sont celles où l'opinion aspire plus que jamais à un leadership fondé sur un style fort : dans la tempête l'opinion veut le meilleur. Les circonstances difficiles ne sont pas des moments aisés pour des tempéraments fades ou pastels. L'opinion veut du style, du panache, du chevaleresque : mettre la crise en crise.
Sur ces 10 tendances, Dominique de Villepin est celui qui est au coeur de la quasi-totalité d'entre elles, largement devant ses concurrents en points cumulés.
Ce n'est pas affaire de communication mais de tempérament.
Ce n'est pas affaire de programmation mais de rendez-vous pour partie fortuit.
Or, une élection est d'abord une rencontre culturelle avant d'être politique. Sur cette nouvelle culture encore naissante, force est de constater que l'ancien Premier Ministre a manifestement un profil particulièrement performant car il est au coeur de ces 10 évolutions qui pourraient faire l'opinion de 2012.