Nicolas Sarkozy et le perdant nouveau
Dans le pays roi des jeux et a fortiori en ce vendredi 13, Nicolas Sarkozy a inventé une nouvelle règle : c'est celui qui perd qui rafle la mise.
L'actuelle période est d'abord celle de la remise en piste du Chef de l'Etat aux yeux de l'opinion. Les données précises varient selon les enquêtes mais la tendance générale est là.
Le facteur de cette relance : l'affirmation d'autorité de l'Etat face à la délinquance.
Ce facteur appelle trois commentaires majeurs.
Tout d'abord, l'opinion oublie vite que l'actuelle affirmation trahit d'abord les échecs de leur auteur. Les camps de Roms, les quartiers mieux surveillés ... sont des enjeux qui ne sont pas nés du jour au lendemain. Nicolas Sarkozy a été un acteur direct éminent depuis ... 2002. Ces situations traduisent donc souvent ses propres échecs. Mais là n'est pas la grille de lecture de l'opinion publique pour l'instant.
L'opinion pourrait considérer qu'il a perdu son pari de 2007 : rétablir l'ordre. Il lutte contre les manifestations de son échec et pourtant il rafle la mise. Comment expliquer ce paradoxe ?
Parce que, second volet, pour l'opinion publique en matière de sécurité, Nicolas Sarkozy c'est le deux en un : l'autorité ferme sous les habits de la République.
Il serait ainsi le seul à affirmer un tel contenu d'autorité. Le PS n'a toujours pas réglé ni son rapport à la dépense publique ni celui à l'ordre public. Dominique de Villepin n'a pas encore donné un contenu concret lisible par l'opinion sur ce volet. C'est donc Nicolas Sarkozy qui est le plus performant aux yeux de l'opinion sauf à comparer avec Marine le Pen mais, second volet, Nicolas Sarkozy conserve, lui, les habits classiques de la République : c'est le deux en un.
Mais surtout, cette séquence temps, marque son retour sur le terrain de ses fondamentaux :
- "le rebelle face au politiquement correct,
- celui qui se bat seul contre tous,
- celui qui comprend les soucis quotidiens du peuple,"
...
C'est le retour à la période pré-2007. Dans ces circonstances, les seniors et les segments forts de l'UMP le "retrouvent" et serrent les rangs.
Une nouvelle donne a vu le jour. Pour longtemps ? Avec la rentrée, il faudra surveiller son porte - monnaie pour d'autres raisons. S'il n'a pas été volé pendant l'été, il pourrait bien être emporté par les hausses de la vie quotidienne. La saga sécuritaire de l'été résistera-t-elle à cette réalité nouvelle là ?
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