Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy face à une nouvelle France électorale
Les leaders des deux principales formations politiques républicaines doivent affronter une France électorale en profonde modification reflétant une évolution socio-culturelle à l'origine de mutations considérables.
La mode médiatique est à l'étude de la nouvelle "génération" des candidats.
Il y a surtout en ce moment l'émergence d'une nouvelle "génération d'électeurs".
La présidentielle de 2007 présente en ligne de mire une totale recomposition des fonds électoraux classiques.
En réalité, les dernières enquêtes laissent apparaître trois France.
1) la France populaire. Elle est composée de bas CSP et de faibles revenus. Elle est jeune (de 18 à 35 ans). A l'autre bout de la chaîne des âges de la vie, elle est retraitée aux revenus modestes. Dans ces trois catégories, le Front national fait au moins 25 % des intentions de votes.
2) La France intermédiaire. Elle est composée des catégories socio-professionnelles moyennes, des âges de 30 à 55 ans. Elle vote Ségolène Royal. Elle est très ancrée dans le secteur public.
3) La France des notables. Elle est âgée de plus de 55 ans. Ses revenus sont confortables. Elle exerce des responsabilités dans le secteur privé. Elle s'identifie à l'UMP.
Ces trois France laissent des "miettes" aux autres composantes.
La France populaire abandonne son repère classique qu'était le PCF pour aller vers le FN. Celui tombe en conséquence en fond de cale au niveau des intentions de votes : moins de 5 %.
La France intermédiaire se rallie beaucoup à la gauche modérée, social-démocrate. C'est un problème majeur pour la progression électorale d'un courant de démocratie-chrétienne en France.
La France des notables est redoutablement encadrée. Sur sa droite, le FN lui retire l'électorat populaire. Sur sa gauche, le PS, new look, devient très tentant pour ses couches modérées.
Une nouvelle France du 1er tour naît (voir les détails dans notre lettre hebdomadaire 67 à paraître le 28/11/06).
Des évolutions identiques en profondeur se produisent pour le second tour.
Cette France éclatée en blocs de plus en plus homogènes sera un réel défi à gérer pour l'après-présidentielle.