Dominique de Villepin et le "Go west young man"
Lors de la réunion de lancement de la composante "Jeunes Solidaires", Dominique de Villepin prononce un discours axé sur la solidarité dans un cadre particulièrement sérieux et détaillé.
Alors que les télévisions internationales s'engagent sur le chemin des portraits de l'ancien Premier Ministre (voir vidéo ci-dessous), c'est un Président de Mouvement particulièrement sérieux et constructif qui a prononcé un discours très technique en conclusion des travaux de la journée de lancement de la composante "Jeunes Solidaires" de son Mouvement.
Sur la forme, c'est un Président détendu, souvent souriant, multipliant les anecdotes qui est intervenu.
Sur le fond, c'est surtout l'énoncé de nombreuses mesures techniques qui visaient au-delà des détails à insister sur la force du mérite républicain et sur le rôle incontournable de l'ascenseur social même si ce terme ne semble pas avoir été formellement utilisé.
Le plus étonnant réside peut-être dans ce qui n'a pas été dit ou ce qui n'a pas été vu.
Ce qui n'a pas été dit c'est son rapport personnel à sa propre jeunesse, à ses enfants, tout ce qui peut permettre de mieux connaitre sa personnalité, ses expériences c'est-à-dire son histoire, ses échecs, ses succès, sa façon de vivre car la jeunesse dépasse de loin le seul état civil.
C'est une revendication de sens au-delà des "discours officiels".
"Par sa vie, cet individu peut-il comprendre la mienne, mes questions, mes doutes, mes aspirations ?" : c'est ce rapport impliquant qui est attendu. Qu'est-ce qui autorise à penser que Dominique de Villepin est jeune dans sa tête comme il l'est manifestement dans son corps ?
L'exercice de style montre un responsable politique certes détendu mais manifestement réservé, protecteur de considérations personnelles.
Sur la visibilité, c'est un responsable public très solennel qui s'est exprimé avec un contenu très technique. Il était possible d'attendre dans de telles circonstances un "go west young man", cette formule lancée au XIX ème siècle dans une période de dépression économique pour inciter aux nouvelles frontières ouvrant des temps plus heureux. La tonalité a été considérablement plus modérée.
Il était possible d'imaginer l'esprit du joggeur appelant, tenue cool à l'appui, à parcourir les frontières nouvelles alliant éthique et microprocesseur.
Ce fut, costume sombre, un Président de Mouvement très responsable examinant point par point le spectre des initiatives concrètes susceptibles de placer la jeunesse au coeur de la société. Mais le Président de République Solidaire a-t-il assez cassé l'armure ?