Et si Nicolas Sarkozy était en train de gagner 2012 ...
La séquence temps actuellement traversée depuis la rentrée de septembre 2010 n'est-elle pas le meilleur tremplin pour une victoire du Président sortant en 2012 ? La gauche s'organise-t-elle pour transformer le désir de colère en désir d'élection ?
La question peut paraître provocatrice au moment où la mode est à décréter de façon quasi-généralisée la "mort politique" de Nicolas Sarkozy.
Ce constat répond-il à l'épreuve des faits actuels ? Il est sérieusement permis d'en douter pour 4 raisons.
1) En radicalisant les relations entre la droite et la gauche, Nicolas Sarkozy fait naître une bipolarisation extrême de la vie politique.
Cette bipolarisation conduit à un choc frontal droite contre gauche et fait disparaître les autres espaces dont le centre. Il s'installe en "champion de la droite" et à ce titre vise à conforter sa première place du premier tour.
2) Au moment où intervient cette radicalisation globale, la gauche se radicalise en son sein. Les déclarations de Mélenchon, Montebourg ... donnent un visage sectaire qui éloigne la gauche du centre. La position de la gauche sur les grèves la ramène aux années Mitterrand avec des visages qui incarnent tout sauf la modernité (Mauroy, Fabius, Emmanuelli ...). Si ces personnalités là étaient populaires, cela se saurait depuis longtemps. La gauche 2010 est à nouveau le poing et la rose tandis que la gauche 2006 était le drapeau national mais surtout pas ... le poing et la rose.
3) Cette gauche radicale n'a pas gagné la bataille de sa crédibilité ; bien au contraire. Elle peut faire vivre un désir de colère mais pas un désir d'élection car l'opinion sait, à tort ou à raison, que les mesures proposées ne sont pas dans la logique du possible.
4) Bien davantage, il n'y a pas une gauche mais des gauches avec une partie "ultra" qui représente plus de 15 points d'intentions de votes (PdG + Verts). Comment intégrer cette partie ultra dans un programme réaliste de gouvernement ?
En mai 2007, Sarkozy a gagné largement parce que la gauche déjà peu crédible avait perdu des couches classiques de son électorat dont les ouvriers où Sarkozy avait devancé Royal !
Le style Sarkozy désépère mais dans la course à la moindre détestation il n'est pas sûr que le visage actuel de la gauche ne désépère pas encore davantage que les écarts présidentiels ...