Dominique de Villepin à la tête du premier parti de France
Une enquête Ifop pour France Soir ne recueille pas actuellement l'attention méritée. Elle comporte pourtant des informations de première importance sur le positionnement des Français sur l'échiquier politique. Une opinion qui reste d'une surprenante constance.
Les élections américaines vont probablement montrer que les tendances lourdes de l'opinion s'inscrivent de façon très anticipée avant un scrutin.
L'examen détaillé des sondages fait apparaître que depuis avril 2009, les segments électoraux américains ont en effet peu évolué.
Et si la présidentielle Française répondait aux mêmes constats ?
L'Ifop vient de publier une enquête qui contredit de nombreux présupposés en vogue :
1) Le positionnement de gauche serait en progression ? Faux. Même en septembre 2010 au moment d'une rentrée dite pourtant "chaude", le positionnement "à gauche" ne recueille que 25 % soit un point de moins qu'en ... février 2007.
2) le positionnement de droite serait en progression grâce à une radicalisation manichéenne de l'opinion ? Faux. Il est en baisse de 4 points par rapport à février 2007.
3) Le "centre" n'existerait plus ? Faux. Il recueille toujours 15 % de positionnement.
4) Dans un contexte de radicalisation, les "ailleurs" (ni de droite ni de gauche) seraient en chute libre ? Faux. C'est même le premier parti de France : 33 % soit 4 points de plus qu'en février ... 2007.
Les "ailleurs" et le centre font donc 48 % de l'électorat Français soit près d'un électeur sur deux.
5) Les extrêmes progresseraient de façon considérable ? Faux. Ils sont stables.
Cette enquête croisée avec le profil des segments montre que le candidat de ce "grand corps central" est Dominique de Villepin, le Président de République Solidaire.
C'est un acquis important pour l'intéressé. Le tableau est-il pour autant enchanteur ? Non parce que le "gros des troupes" est souvent peu mobilisé et fait aussi "le corps central" des ... abstentionnistes.
Si la singularité de 2012 compte tenu tout particulièrement de la personnalité même de Nicolas Sarkozy mobilisait ces segments là, la donne pourrait significativement changer car la tendance crée un potentiel de près de 50 % du marché total.
Les élections du mid term rappellent actuellement deux faits trop souvent ignorés :
- le résultat est d'abord une affaire de rapports de mobilisations,
- c'est la sociologie qui crée les vagues bien avant les partis.
Dominique de Villepin est aujourd'hui à la tête du premier parti de France à la condition que ses membres votent. Certains y verront la restriction et la fragilité de la participation potentielle. D'autres y verront là d'abord la force du courant possible.
Ces deux approches recèlent toute l'inconnue de 2012.