Ségolène Royal incarne le réel visage de la nouvelle gauche Française
Clémentine Autain ouvre un faux procès contre S. Royal. Depuis quelques années, le gauchisme des anti-libéraux rigoristes n'est plus le visage de la gauche en France. Une enquête Sofres de décembre 2005 publiée par le Nouvel Observateur à cette date dessinait un paysage entièrement nouveau qui explique le succès de S. Royal en phase avec cette évolution profonde majeure.
Qu'indiquait l'enquête Sofres publiée dans le Nouvel Observateur du 08/12/2005 ?
Prenons 4 repères majeurs :
1 ) les attentes à l'égard de la gauche : radicalité ou réalisme. 61 % de réalisme au point de faire des compromis contre 34 % de radicalité. Ces chiffres sont ceux obtenus au sein même des sympathisants de gauche.
2) L'opinion sur des enjeux de société à l'exemple de la sévérité des juges. Sont-ils trop sévères : 7 %. Mais 53 % les estiment trop indulgents. Là aussi, ces chiffres émanent des sympathisants de gauche.
3) L'école devrait-elle être le lieu de l'esprit critique ou donner avant tout le sens de la discipline et de l'effort ? Toujours au sein des sympathisants de gauche, 56 % optent pour une école qui symbolise l'effort et la discipline.
4) Sur des sujets emblématiques comme la légalisation des "drogues douces", 74 % au sein des sympathisants de gauche s'y déclarent opposés...
Dans un tel contexte, les idéaux du gauchisme soixante huitard ne sont plus de mise. Bien davantage, il est possible de parler d'une réelle "nouvelle gauche" qui intègre de façon inédite des considérations de réalisme voire même de rigueur.
Le rappel de cette réalité donne un éclairage particulier au scrutin du 16 novembre 2006 au sein du PS. Comme ce vote intervenait au sein d'un collège de militants, un décalage pouvait intervenir. Même au sein de ce collège, ce décalage n'a pas pris corps.
Certes des facteurs ponctuels ont joué à l'exemple de la nouveauté d'une candidature féminine, à l'exemple du réflexe du vote utile pour le second tour en se rangeant derrière la candidature pouvant apporter la victoire, mais c'est surtout une nouvelle donne des mentalités de gauche qui est apparue.
Les marqueurs de gauche ont beaucoup évolué. Il est temps de reconnaître cette réalité culturelle ancrée dans la réalité du terrain.