Rétro France 2010 (5) : le blues des classes moyennes
Les classes moyennes feront la présidentielle 2012. Or elles évoluent beaucoup actuellement dans leurs intentions de votes.
Les classes moyennes feront la présidentielle 2012.
En 1981, elles ont assuré la victoire de Mitterrand en cessant de le diaboliser mais surtout en marquant alors le rejet du style de VGE perçu trop aristocrate. 57 % des segments qui composent les classes moyennes avaient voté pour Mitterrand dès le 1er tour.
En 2007, elles ont fait l'échec de Ségolène Royal. Les classes moyennes ont commencé à partir dans tous les partis : Bayrou, écolos surtout fragilisant un socle de vote pour le PS.
Le tournant c'est 2005. 53 % de ce "corps central" vote contre le projet de traité constitutionnel. Et depuis cette date, les classes moyennes voient grossir leur sentiment de déclassement, d'appauvrissement.
Mais les "classes moyennes" c'est qui ?
Pour les instituts de sondages, c'est un foyer ayant mensuellement entre 2 000 et 3 000 euros de revenus. C'est le grand "corps central" de la société française. Ce corps devait être un pole de stabilité, de modération.
A l'opposé, depuis qu'il se sent déclassé, il se prépare à protester.
Avec Sarkozy, il se sent abandonné et en 2012 il pourrait franchir une frontière supplémentaire : alimenter les votes protestataires y compris Marine le Pen. Si c'était le cas, compte tenu de l'ampleur quantitative de ce corps central, la donne polititique recevrait un terrible électrochoc.
C'est probablement là le véritable échec de Sarkozy : affaire de style personnel mais aussi de fréquentations perçues.