Dominique de Villepin et "la bonne intuition"

  • Dominique De Villepin
  • Brigitte Girardin

Dominique de Villepin ferait ce soir un nouveau pas dans l'annonce de sa candidature pour 2012 lors de l'émission de Thierry Ardisson.

Le quotidien Le Monde vient de consacrer un long article sur la volonté d'Arnaud Montebourg de reprendre les méthodes de campagne d'Obama en 2008 pour faire bouger la primaire PS. Quand il énonce "les méthodes", il évoque le maillage du territoire par le plus grand nombre de personnes. Sous cet angle, c'est le volet le plus classique du militantisme. Montebourd découvre le militantisme sous ses facettes les plus anciennes.

L'originalité de la campagne 2008 d'Obama résidait dans 4 éléments essentiels :

1) La force des causes : Obama a installé au premier plan des causes qui ont suscité la mobilisation. Sans des causes fortes, il n'aurait jamais mobilisé. On ne mobilise pas avec des outils mais avec des objectifs collectifs.

2) La volonté de changer : il a créé son sillon en assumant sa situation d'outsider à l'intérieur même du Parti Démocrate dans le cadre de la primaire l'opposant alors principalement à Hillary Clinton et à John Edwards. Hillary Clinton incarnait l'ex First Lady donc un ancien pouvoir. John Edwards incarnait l'ex candidat colistier de Kerry en 2004 donc un ancien candidat. Obama était le seul neuf, frais.

3) L'inversion des circuits dans le militantisme : il a inversé la pyramide pour la replacer sur la base du grand nombre. Le socle technique a été le portail Internet interactif "mybarackobama.com". Les militants pouvaient par ce canal s'approprier la campagne sans passer par l'état major. Il a accepté de donner les clefs de la campagne aux militants. Aucun candidat n'avait accepté une telle logique jusqu'alors. Renverser la structure hiérarchique pour permettre la naissance puis la vie de dizaines de milliers de "campagnes présidentielles de proximité". Le QG de Chicago n'était pas le point de départ mais la synthèse et la surveillance des outils logistiques.

C'est une véritable révolution culturelle : depuis la place de la confiance jusqu'à l'acceptation des débordements éventuels.

4) Le discours d'Obama se limitait à une vision globale et non pas l'énoncé de mesures techniques : une vision globale exprimée dans des séquences de vies permettant d'impliquer et non pas dans des affirmations théoriques professorales.

Ces 4 volets totalement complémentaires montrent bien, si besoin était, combien les leaders politiques Français classiques sont éloignés de cette "méthode".

Quelles causes peuvent être associées à un nom ?

Ces causes sont-elles claires donc mobilisatrices au point de susciter l'engagement de citoyens qui retrouveraient là une logique à leur implication ?

Dans un pays à la culture centralisatrice, qui va accepter l'inversion de la pyramide ou plutôt d'ailleurs son retour à ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être c'est à dire la délégation de pouvoir à partir de la base populaire ?

Quels discours récents sont des marqueurs d'une vision globale qui réveille l'implication individuelle ?

A ces quatre questions fondamentales, Dominique de Villepin est probablement le leader politique qui compte le plus de réponses positives potentielles dont la fraîcheur de la candidature.

Mais pour l'instant, il doit faire face à la redoutable campagne de désinformation qui est conduite contre sa candidature pour 2012. Tout est mobilisé pour défaire cette perspective.

Il est même possible d'imaginer qu'aussitôt formulée officiellement de façon pourtant très solennelle, cette candidature fera alors l'objet d'une nouvelle campagne de désinformation désormais sur le thème du ... retrait à venir.

Toutes ces manoeuvres visent à dissuader les soutiens et à impacter les sondages. Il n'est pas sûr que l'opinion ne juge pas très sévèrement cette manipulation de plus sur un choix de cette importance.

  • Publié le 8 janvier 2011

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