Wikileaks13 et les nouvelles frontières
Dans l'actuel climat qui n'est plus de droite ou de gauche mais d'indignation généralisée, cette initiative augure de nouvelles frontières entre le scandaleux et le convenable.
Dans son esprit, chacun a une représentation du convenable et du scandaleux. Ce qui peut susciter l'approbation et ce qui mérite la condamnation morale.
Wikileaks et la crise changent ces frontières en installant la transparence sans entrave. C'est un sujet important. Dans tous les domaines, la transparence peut-elle être sans entrave ? Est-il possible de lever tous les interdits ?
La volonté tenace de la quête de vérité peut-elle faire sauter les frontières anciennes : de la "raison d'Etat" au "secret de gestion" tant que la justice n'intervient pas ?
Ce sont là des questions essentielles. L'histoire des démocraties est marquée par une avancée permanente de la vérité. Ce désir permanent va-t-il connaître une accélération nouvelle, forte et brutale ?
C'est là que l'impact de la crise intervient. A l'ère de l'argent rare, le gaspillage, peut-être légal (?), est-il encore tolérable ? L'opinion répond non. Le gaspillage est devenu violent. Il pèse sur la morale avant même de violer un texte ; d'où cet esprit nouveau d'alerte ou de dénonciation. Parler de tout est devenu convenable. Cacher un gaspillage public est devenu scandaleux. Les rôles sont inversés.
Wikileaks13 est peut-être l'avant poste d'une nouvelle vie locale qui va changer les lignes habituelles. Avant de trouver un nouvel équilibre dans le temps, les premiers pas de cette nouvelle vie locale s'annoncent mouvementés et douloureux.