Marine le Pen capitalise les dénis de réalités
Quand l'offre politique s'éloigne à ce point de la demande de l'opinion, ce décalage ouvre des espaces à des candidats protestataires qui savent avec talent capitaliser les dénis des réalités. C'est le cas pour Marine le Pen.
Que se passe-t-il quand l'offre politique classique s'éloigne trop des sujets de la vie quotidienne ? Elle ouvre un espace considérable à une offre nouvelle fondée pour partie sur la simple dénonciation de ce fossé.
Sur la quasi-totalité des sujets qui font les conversations prioritaires de l'opinion, l'offre politique classique est muette ou sur un terrain de refus des réalités.
Le prix de l'essence bat des records.
L'irresponsabilité des élites est perçue comme sans précédent à l'exemple de l'absence d'une seule sanction visible sur les erreurs des prestataires publics il y a quelques semaines face aux chutes de neige(SNCF, Air France, Aéroports de Paris ...).
L'insécurité progresse.
La médecine angoisse.
Sur tous ces sujets qui font les conversations majeures des Français, aucun parti classique n'effectue des propositions concrètes de nature à changer la donne.
Résultat : l'opinion se considère délaissée, méprisée. Elle entend prendre sa revanche par un vote protestaire. C'est l'espace ouvert à Marine le Pen qui lui permet d'envisager des scores désormais historiques.