François Bayrou continue son offensive contre les médias

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Le candidat UDF dénonce la différence de traitements et met en cause les goupes Dassault, Bouygues et Lagardère. Il ouvre un dossier majeur pour le fonctionnement de la démocratie Française.

Les principaux groupes de presse Français dépendent-ils trop des marchés publics de l'Etat ?

Chaque personne au fait des réalités ne peut que s'étonner qu'il y ait matière à poser la question tant la réponse s'impose d'elle-même.

C'est l'ensemble de l'information traditionnelle qui pose problème dans la démocratie mais aussi dans la démocratie locale.

Les villes Françaises vivent désormais, dans la quasi-totalité des cas, au rythme du monopole de la presse quotidienne régionale c'est-à-dire celle qui est supposée rendre compte de la vie locale quotidienne.

Une démocratie locale peut-elle vivre sans pluralisme d'information ?

La réponse dépend de la façon dont informent les monopoles.

En préalable, une question majeure s'impose : les supports institutionnels publics ( lettres ou magazines des Collectivités locales ) ou para-publics (revues des Chambres de Commerce ou de Métiers) peuvent-ils être qualifiés de "presse" ?

Même si, y compris sur le plan national, la presse a progressivement évolué vers une logique d'opinion ; force est de constater qu'il n'est pas concevable qu'un support public lève des questions de nature à mettre en difficulté l'exécutif qui dirige la collectivité en question. Les supports publics institutionnels sont "la voix officielle" de l'Institution publique qui les finance. Il ne saurait donc être question de leur demander d'être garants du pluralisme ou d'investigations.

Ces supports délivrent une information de service public avec les "habits du dimanche". : la collectivité est belle, le soleil rayonne, les trottoirs sont propres, les citoyens sont heureux.

Par conséquent, structurellement, le seul vecteur de pluralisme ne peut que résider dans un seul support : la presse quotidienne régionale.

La presse quotidienne régionale est d'abord une presse locale légitimiste.

Elle est aux côtés du pouvoir quel que soit le pouvoir, de gauche comme de droite.

Elle sera d'autant plus proche d'un nouveau pouvoir qu'elle aura été perçue comme docile avec le précédent.

Avec la décentralisation, les collectivités locales ont un pouvoir financier considérable. Elles sont ainsi souvent devenues les 1ers annonceurs publicitaires.

A-t-on déjà vu un journal "tirer" contre ses annonceurs a fortiori quand ses ventes baissent et que les recettes publicitaires occupent une place de plus en plus déterminante dans les ressources globales ?

Un cordon financier s'est créé rendant quasi-nulle la marge de manoeuvre du quotidien local quel qu'il soit. Par conséquent, la situation actuelle est significativement indigne d'une situation démocratique qui exige un minimum de pluralisme des structures comme des idées.

C'est l'ensemble du dossier de l'information qui doit être ouvert le plus rapidement possible car la situation actuelle est réellement indigne d'une démocratie se prétendant avancée.

  • Publié le 11 décembre 2006

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