David Pujadas et l'information d'Etat en crise
Les émissions de divertissements à 20 heures battent des records d'audience. Faut-il voir dans ce phénomène le départ volontaire de téléspectateurs lassés d'une information trop complaisante ?
Le 20 heures d'hier sur France 2 est devenu la caricature d'une information d'Etat qui s'éloigne dangereusement de principes fondamentaux d'une presse de qualité.
1) David Pujadas continue d'employer le conditionnel pour évoquer les vacances de Fillon payées par les contribuables d'Egypte. Un conditionnel qui se justifie d'autant moins que Fillon a lui-même reconnu les faits.
2) Il est question d'un "vol qui sera remboursé" à l'Etat Français. Ce vol est intervenu en décembre. Pouquoi le futur si ce n'est pour exprimer qu'il n'a pas encore été payé. Pourquoi est-il impossible de connaître le prix en question ?
3) Pour excuser de tels comportements, Pujadas fait l'historique des "antécédents" : de Mitterrand à Chirac en passant par Giscard et ses chasses en Afrique ... Le message est clair : ils ont tous connu des vacances de ce type. Au passage, le prix des locations pour Chirac ou Mitterrand est donné mais pas pour ... Fillon.
4) Puis, Pujadas enchaîne sur la condamnation de l'absence de changement chez les banquiers. Il vient de justifier l'absence de changement chez les politiques mais s'insurge contre le même climat chez les banquiers.
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C'est comme la pratique de la comparaison internationale. Elle n'est faite que lorsqu'elle est plutôt favorable à la France ; c'est à dire de plus en plus rarement.
Pas un reportage sur la transparence en matière de dépense publique au Canada où tout est consultable en ligne et par chaque contribuable.
Pas de quoi s'étonner que les émissions de divertissements sur la 3 et la 6 à la même heure gagnent des scores records.
La 6 a gagné près d' 1 500 000 spectateurs en 5 mois. Comme si le refus de l'information officielle poussait vers d'autres divertissements qui, eux , s'assument au moins ...