Dominique de Villepin et la candidature du changement
Les pouvoirs d'évocations des candidats se structurent actuellement aux yeux de l'opinion publique. C'est une étape décisive qui consiste à identifier le premier mot qui vient à l'esprit une fois un nom formulé. Dominique Strauss-Kahn a probablement manqué une occasion forte lors du dernier week-end en ayant trop fait monter la pression pour ... aucune annonce nouvelle. Quant à Dominique de Villepin, c'est une semaine particulièrement chargée qui l'attend dont le rendez-vous à la demande de Nicolas Sarkozy.
8 pouvoirs d'évocations se construisent actuellement.
Il s'agit de savoir face à un nom le premier mot qui vient à l'esprit de l'opinion. C'est ce rapport là qui est décisif dans la dernière ligne droite.
Dominique Strauss-Kahn devient progressivement le candidat du doute. Son nom est accolé à des interrogations :
- est-il socialiste ,
- est-il encore de gauche ?
- l'a-t-il réellement été par le passé ?
- sera-t-il candidat ?
- est-il différent de Nicolas Sarkozy ?
Il déstabilise l'opinion qui a besoin de repères simples et solides.
Marine le Pen est la candidate de la colère. Elle occupe bien l'anti-système sans tomber dans l'infréquentable. Plus le système court à la sanction plus Marine le Pen va grimper.
Ségolène Royal est la candidate du courage. L'opinion a perçu ses difficultés pour faire le deuil de la présidentielle 2007. Elle a perçu ses difficultés internes au PS lors de scrutins entachés par des interrogations multiples. Pour autant, elle reste dans la course.
Martine Aubry est la candidate de la "gauche traditionnelle" : dogmatique, voire même technocratique. Elle incarne la gauche authentique mais en même temps chacun doute que cette gauche là soit réconciliée avec la modernité.
François Hollande est le candidate du radicalisme qui est à l'opposé de la radicalité. C'est la social-démocratie qui pratique le dialogue avec une culture d'humanisme qui cherche à bien faire et à concilier.
Jean Luc Mélenchon est le candidat de la révolte. La gauche de la gauche, c'est désormais lui. Il a poussé les extrêmes gauches encore plus à l'extrême c'est à dire à la marginalité.
Nicolas Sarkozy est perçu comme le candidat de la revanche. La revanche sur son premier mandat qu'il va percevoir ou présenter comme gaspillé par la "faute des autres" : depuis l'opinion pas assez prête pour le changement jusqu'aux opposants qui auraient mis trop d'obstacles sur son chemin ...
Quant à Dominique de Villepin, il est possible qu'il soit le candidat du changement par :
- la première candidature, ce qui est une incontestable valeur ajoutée dans le contexte actuel de discrédit des responsables politiques,
- une formulation différente des problèmes comme des solutions,
- la jeunesse d'un Mouvement dédié à sa démarche qui est le plus jeune sur l'échiquier politique.
Plus le temps passe, plus l'ancien Premier Ministre apparaît comme le véritable changement sécurisé : il tourne la page des années Sarkozy sans ouvrir le risque de l'inconnu en raison de l'expérience qui a été la sienne et tout particulièrement à l'international qui apparait le grand chantier des prochaines années.