François Baroin et la nouvelle présidentielle
L'opposition entre Chirac et Balladur a longtemps été présentée comme la confrontation de deux politiques davantage que celle de deux personnalités. Au moment où des tenants majeurs de ces deux "écoles de pensées" travaillent au sein du même Gouvernement, faut-il en déduire qu'il n'y aurait plus qu'une seule doctrine et si oui laquelle ?
Fillon, Juppé, Baroin ... n'ont jamais été les défenseurs d'une doctrine libérale qu'ils dénonçaient même parfois chez Balladur, Sarkozy, Longuet, Madelin ...
Comment interpréter l'actuelle cohabitation au sein du Gouvernement ? La crise d'automne 2008 aurait-elle emporté le libéralisme d'hier ?
L'union est-elle la seule façon pour que la droite reste compétitive en 2012 ?
Trois remarques :
1) Dans des circonstances "ordinaires", la victoire de la droite en 2012 ne devrait poser aucune difficulté tant la sociologie française a évolué dont la place et le nombre des seniors.
2) Si le jeu reste ouvert, c'est que l'anti-sarkozysme est né, s'est installé et se développe toujours. C'est ce phénomène là qui rouvre la présidentielle 2012 bien davantage que la poussée de la gauche qui n'existe que par défaut.
3) Par conséquent, il est indispensable de pouvoir compter sur une "présidentielle éclatée" non pas dans les candidats mais dans les visages du même candidat. François Baroin est l'un des atouts de cette tactique. Mais la force de la personnalité de Sarkozy a jusqu'alors toujours vampirisé ceux qui devaient incarner la majorité plurielle. Comment échapper demain à la règle d'hier ?
C'est tout l'enjeu des prochaines semaines après la déroute des cantonales pour l'UMP.