Daniel Garrigue et le test de Bergerac
Daniel Garrigue est l'un des députés les plus estimés de l'Assemblée Nationale, toutes sensibilités politiques confondues. Travailleur, courtois, sérieux, compétent ... : les qualificatifs les plus positifs sont donnés à son égard y compris dans les rangs du PS et du PCF. Chacun reconnaît également son attachement extrême à sa ville de Bergerac. Arrivé premier aux cantonales, sa défaite serait le triste symbole d'une extrême nationalisation du scrutin.
A force de donner à des scrutins de plus en plus nombreux la seule vocation de "messages" sur la politique nationale, c'est un réel détournement de suffrages auquel l'opinion se prête dans des circonstances de plus en plus inquiétantes.
L'élection cantonale, c'est d'abord la vie d'un Département puis ensuite celle d'un territoire membre d'un bassin de vie à l'intérieur de ce Département.
A devenir tantôt emblème de la sanction contre la politique présidentielle tantôt symbole de la mobilisation contre une formation politique, c'est le sens même d'un vote qui est détourné de sa vocation initiale.
A Bergerac, le Maire PS est en difficulté. Son bilan inquiète, mécontente. Des projets créent une angoisse encore plus forte. Que tente-t-il ? Transformer le scrutin en referendum sur la politique de Nicolas Sarkozy à l'exemple du récent débat sur France Bleu Périgord.
D'une part, là n'est pas l'objet du vote. D'autre part, il conduit cette diversion alors même que son opposant est l'un de ceux qui a pris le plus de distance vis à vis de bon nombre de décisions présidentielles ... Ou comment être sanctionné pour un bilan que l'on ne soutient même pas ...
Au moment où la mode est à l'embrasement sur des sujets importants dont la place des votes protestataires, il y a là des formes de "diversions" qui mériteraient des mobilisations larges. A trop vouloir transformer des élections en un referendum sur une question pas posée ou délibérément mal posée, c'est une pratique qui ne peut que démotiver à terme les participants.