Dominique de Villepin et l'électrochoc
La conférence de presse de l'ancien Premier Ministre le 14 avril 2011 s'annonce très importante pour la recomposition en cours de la vie politique française. C'est un véritable électrochoc qui s'impose pour changer la donne.
Au-delà des péripéties de l'actuelle campagne des cantonales, de quoi a besoin l'opinion française pour sortir de son pessimisme qui ouvre portes et fenêtres aux attitudes les plus destructrices possibles ?
Une triple inversion doit intervenir :
1) Il faut replacer le débat sur le terrain de l'intelligence collective et le faire sortir du populisme ambiant. Le populisme ambiant, c'est chercher à consoler les catégories les plus exposées à la crise en cherchant à paraître comme elles, mêmes mots, mêmes colères, mêmes réflexes.
Cette attitude n'est pas de la compassion, encore moins de la compréhension. C'est l'abandon. C'est l'enlisement de tous dans le désespoir. Si la France proclame qu'elle ne peut accueillir "toute la misère du monde", elle accepte pour l'instant avec beaucoup de facilité d'accueillir la misère de la pensée et c'est préjudiciable qu'il en soit ainsi.
Avec moins de misère de pensée, elle pourrait accueillir davantage de diversité qui a toujours fait la force des nations pleines de vitalité.
2) C'est la volonté de s'affronter au caché et de ne pas s'en tenir au seul visible. Le caché, c'est le visible de demain dont la place de la dette publique. Il est irréel d'avoir assisté à une campagne des cantonales où la place de la dette publique locale a été occultée à ce point au moment où 25 % des départements sont en grandes difficultés financières alors même qu'ils ont augmenté les impôts dans des proportions considérables.
3) C'est surtout la nécessité de redonner une place au raisonnement et ne pas céder à l'émotionnel permanent.
Ces trois tournants seront les tests pour les véritables présidentiables désireux d'offrir la chance du sursaut. Ils seront les critères de différenciation.
Dominique de Villepin réunit toutes les qualités pour ouvrir le débat sur de nouvelles bases avec de nouvelles perspectives.
Où placera-t-il le curseur de "l'espoir possible" ? C'est la principale question posée dans un pays qui ne semble pour l'instant éprouver qu'un seul plaisir, celui d'être triste, colérique, divisé, à la recherche de lui-même.