Dominique de Villepin et l'éclaircie des sondages
Dominique de Villepin ne peut qu'enregistrer avec satisfaction une éclaircie prometteuse dans des sondages émanant d'organismes différents établissant une tendance concordante.
Les sondages à 365 jours d'un vote ont une signification très relative pour les challengers.
Il est instructif de se rappeler la situation des Etats-Unis à 365 jours du vote de novembre 2008 au niveau des sondages alors publiés et les conséquences qui en étaient tirées.
Dans l'Iowa, Hillary Clinton arrivait en tête chez les Démocrates avec 29 % des intentions de votes contre 26 % pour Obama et 20 % pour Edwards. C'était un score étonnant car John Edwards avait visité 99 localités de l'Iowa. Obama avait visité 59 localités et Clinton seulement 39. De ce décalage entre le nombre de visites et le score obtenu, les médias titraient alors sur la "force irrésistible d'Hillary Clinton" ...
Du côté Républicain, Romney creusait l'écart avec 36 % des intentions de votes là où Giuliani recueillait 13 % et McCain 6 %.
Dans le New Hampshire, Clinton était 1ère dans le camp démocrate (40 %). Elle devançait Obama (22 %) et Edwards (20 %).
Chez les Républicains, Romney était devant (30 %) suivi par Giuliani (23 %) et McCain (17 %).
En Caroline du Sud, Clinton était 1ère (41 %), devant Obama (19 %) et Edwards (18 %).
Chez les Républicains, Romney (29 %) devançait Giuliani (23 %) et McCain (13 %).
A partir de ces indicateurs, la presse titrait qu'Hillary Clinton était à la mode et devait donc avancer vers une désignation aisée.
Côté Républicain, Romney était présenté comme bénéficiant des effets de son repositionnement (manager et valeurs familiales) face à Giuliani emporté par des frasques privées et McCain présenté comme trop âgé et trop marqué par Washington donc la "mauvaise réputation" dans l'Amérique profonde.
Ce devait être le retour aux acquis des "années Clinton" et cette Amérique pacificatrice. La presse considérait que, sur cette vague démocrate, Hillary Clinton avait "manifestement pris l'ascendant. Il lui restait seulement désormais à éviter l'erreur qui rouvrirait le jeu dans son camp".
Dans cette ambiance, les médias titraient sur ... le "tour de chauffe de Barack Obama" qui n'était pas performant pour 2012 ...
Un an plus tard, Hillary Clinton n'était même pas sur le ticket démocrate, balayée par la mode Obama et Romney avait disparu de la présidentielle gagnée dans la primaire républicaine par McCain et facilement.
L'opinion à 365 jours du vote crédite les plus connus et attend les challengers. C'est un réflexe de bon sens.
L'opinion sait que l'offre définitive n'est pas installée. Elle considère qu'elle doit gagner en meilleure connaissance des moins connus à cette étape.
C'est cette étape qui est vécue en France actuellement.
Dominique de Villepin, comme hier Obama aux Etats-Unis, doit surtout faire connaître son offre et son tempérament.
Les actuels frémissements montrent que le transfert de désir est possible. L'intérêt est là.
C'est une éclaircie significative. L'enjeu du 14 avril est majeur a fortiori dans l'ambiance actuelle de l'UMP. Tout est réuni pour que l'opinion ait conscience d'une inversion des courbes. D'un côté la courbe descendante (l'UMP) empêtrée dans les conflits et les échecs. D'un autre côté, la courbe ascendante (Villepin) qui présente une nouvelle offre différente des "mêlées" qui saturent l'opinion d'où l'abstention.
Le 14 avril 2011 est bien un premier tournant stratégique dans ce contexte.