Ségolène Royal portée par l'attente de social
La leader socialiste compte profiter au mieux de l'attente de social qui naît dans l'opinion. Une vague qui porte ses scores dans l'opinion alors même qu'elle demeure éloignée du profil présidentiel classique et que les premiers billets naissent sur le net au sujet de "révélations affectives" qui ne devraient plus tarder à occuper le devant de la scène publique début janvier 2007 au plus tard.
Les Français attendent un "Etat couette" qui les protège contre la précarité et les accidents majeurs de la vie. C'est la dominante de fin d'année 2006. Si cette dominante se confirme, elle renvoie au vestiaire la rupture et installe la conservation ou le rétablissement d'acquis sociaux.
C'est d'ailleurs sur cette vague que surfe S. Royal qui dans ses "réunions d'écoute" dénonce désormais la "brutalité de la rupture".
Chaque score présidentiel se fixe en raison d'un curseur propre à chaque temps électoral :
* 1974 : choisir la jeunesse après un Président malade = VGE,
* 1981 : choisir l'alternance après une Présidence marquée par des divisions majoritaires permanentes et sans précédent = F. Mitterrand,
* 1988 : choisir le "père de la Nation" garant de l'unité face au jeune dynamique trop turbulent = second mandat de FM,
* 1995 : choisir l'écoute compassionnelle face au pouvoir trop libéral et à l'opposition en convalescence = J. Chirac,
* 2002 : choisir la sécurité au quotidien face à la "naiveté" du Gouvernement sortant frappé d'autisme sur ce point = poussée Le Pen + réflexe républicain autour de J. Chirac.
Si 2007 crée la vague du changement dynamique, donc la réforme, Sarkozy est bien placé. Si l'attente est celle de la proximité de coeur, S. Royal sera difficile à battre avec les actuels pouvoirs d'évocation de ses concurrents.
Il faut attendre la seconde quinzaine de janvier pour vérifier si ce climat s'installe réellement. Pour l'instant, il commence à prendre corps.