J - 11 : Dominique de Villepin et l'héritage des capétiens
A 11 jours de la présentation de son projet pour les Français, le Président de République Solidaire incarne dans l'opinion une conception différente du rôle de l'Etat à l'exemple des sondages de juin 2010 qui le plaçait en 1er héritier du Général de Gaulle.
Cette formule du Général de Gaulle a été souvent commentée : "toute ma vie, je me suis efforcé de respecter l'héritage des capétiens".
Cette formule s'applique aux contenus des priorités exposées par Dominique de Villepin : l'indépendance dans la politique internationale et l'unité nationale en matière de politique intérieure.
Sur le plan intérieur, cette volonté a été exposée dès le discours du 19 juin 2010. C'est d'abord une certaine idée de l'Etat. Un Etat qui se tient à l'écart de l'effervescence politique, qui incarne l'honneur et la vertu, qui est d'abord le socle permanent de l'unité nationale.
C'est probablement sur ce volet que la politique conduite ces dernières années a accumulé de nombreux déficits.
Déficit d'autorité quand l'Etat s'incline à ce point devant des féodaux locaux qui dans certaines géographies conduisent des politiques aussi opposées à de grandes priorités nationales par démagogie, par opposition partisane ou par clientélismes locaux.
Déficit d'éthique donc de vertu avec la multiplication d'affaires qui créent un soupçon permanent d'affairisme dans l'opacité.
Déficit d'honneur quand des représentats éminents de l'Etat gaspillent des deniers publics dans des comportements individuels scandaleux. Là aussi la multiplication des affaires s'est accélérée au point de banaliser des comportements indignes qui expliquent aujourd'hui pour une grande partie le niveau de l'abstention ou le poids de votes protestataires : depuis les cigares payés par les contribuables jusqu'aux appartements de fonction occupés dans des conditions "particulières" en passant par le coût de jets privés pris en charge par les deniers publics ...
Toutes ces étapes ont marqué l'opinion et creusé l'actuel fossé entre elle et le Président sortant.
Une opinion qui attend manifestement une autre attitude de l'Etat, de ses représentants, qu'ils soient capables de donner l'exemple et d'être les garants du ciment de la nation dans la diversité et les épreuves.
Ce volet sur la place et les fonctions de l'Etat sera probablement l'un des points majeurs des propositions de Dominique de Villepin le 14 avril 2011 lors de la présentation de son projet pour les Français.
Comment présentera-t-il le contenu moderne de cette école de pensée visant à concilier l'héritage capétien et la légitimité républicaine ? C'est l'un des points importants du rendez-vous du 14 avril 2011.