Dominique de Villepin et le programme qui décoiffe
Dominique de Villepin subit actuellement des assauts divers contre une mesure choc : le revenu citoyen. Mais est-ce bien cette mesure qui est la clef des propositions présentées le 14 avril 2011 ?
Si la présidentielle 2012 devait tourner à une question referendum, ce serait indiscutablement sur la question du pouvoir d'achat.
Sur cette question, Dominique de Villepin a pris un axe controversé avec le projet de revenu citoyen.
Dans un climat de crise, l'égoïsme s'est installé. Donc un acte de solidarité est déjà à contre-courant. Les "nantis" ne veulent pas payer pour les plus pauvres. Les travailleurs ne veulent pas payer pour les chômeurs. Et bientôt les actifs ne voudront plus payer pour les retraités ââ¬Â¦
La question est clivante car les bénéficiaires potentiels y voient une ressource légitime ou naturelle avec des contreparties contraignantes tandis que les non-bénéficiaires y voient une dépense de plus donc une imposition de plus à terme selon des modalités diverses.
Les bénéficiaires y voient de la dignité là où les non-bénéficiaires y voient une forme nouvelle de charité publique.
Bien davantage, les contreparties dont des travaux de proximité assurés selon des modalités de ce type ne seront-elles pas des marchés retirés de la zone marchande classique dont le réseau des artisans ou des TPE ?
C'est une proposition qui va susciter de nombreux débats et qui se précisera dans la durée.
C'est à ce jour la proposition qui retient le plus l'attention.
Pour autant la proposition la plus novatrice réside peut-être ailleurs : la nouvelle organisation des régions et le néo-fédéralisme qu'elle contient à terme.
L'Etat est aujourd'hui le "nouveau pauvre" du nouveau siècle.
Habitué à la culture du "qui paye commande", il ne commande plus rien parce qu'il ne paye significativement plus rien.
La redistribution globale des compétences est la probable "planche de salut de l'Etat".
C'est une logique qui casse la culture traditionnelle de l'Etat providence, portée par une approche généraliste de masse.
C'est la première proposition de ce type qui conduit à ouvrir le nécessaire débat de l'aménagement du territoire aujourd'hui paralysé par une décentralisation qui a multiplié les pouvoirs, les administrations, les clientélismes et l'impuissance globale qui découle de cette confusion généralisée.
C'est probablement le sujet majeur des prochaines années parce que le redéploiement du secteur public est le seul moyen pour affronter de façon responsable le dossier de la dette publique qui s'avère incontournable à très court terme.
Les retours du terrain seront très instructifs au moment où les militants de cette formation politique intensifient le dialogue de proximité à l'exemple des actions conduites par la très dynamique fédération du Vaucluse de République Solidaire (voir vidéo ci-dessous).