Marine le Pen et la crise grave ouverte
Dans les relations entre l'opinion française et sa presse, la semaine du 10 au 15 mai 2011 s'annonce une période sombre. Avec la célébration des "années Mitterrand", l'opinion s'est rappelé "l'épisode" des deux vies cachées avec la complicité manifeste incontestable de la presse. Et 5 jours plus tard, une nouvelle forme de complicité éclate. Une fois retombé le choc de l'émotion, le bilan s'annonce redoutable.
En une semaine, la presse française est confrontée à ses vieux démons : sa complicité avec les plus puissants et donc son refus d'être un contre-pouvoir crédible.
L'héritage Mitterrand, célébré le 10 mai 2011 pour les 30 ans de la victoire de 1981, c'est aussi le très lourd passif d'un mensonge officiel sur deux vies pourtant financées partiellement sur fonds publics.
Les citoyens et les contribuables français ont été bernés dans la présentation du véritable tempérament d'un candidat puis d'un président pendant deux décennies. C'est un très lourd passif pour la presse française notamment.
Il était du droit le plus strict de Mitterrand de vivre comme il le souhaitait dans un cadre consenti par toutes les parties directement concernées. Mais il était du devoir de la presse de considérer qu'elle devait informer l'opinion d'un fait matériellement établi.
5 jours plus tard, dans des circonstances probablement considérablement plus dramatiques, le même mensonge par omission est avéré. L'opinion découvre que l'un des aspirants aux plus hautes fonctions de l'Etat a un comportement ancien, probablement maladif à ce point, dans des conditions qui ne sont pas compatibles avec l'exercice de fonctions de représentation.
Là encore, la presse a fauté par omission. Le résultat de ce mensonge par omission peut être très grave puisqu'il a pu mettre en danger la vie d'une personne si les faits sont confirmés.
Ce téléscopage entre ces deux réalités incontestables va laisser des traces durables dans la relation de confiance entre l'opinion et la presse.
La presse doit être un rouage de l'équilibre des pouvoirs avec une culture de contre-pouvoir et non pas ce légitimisme qui fait d'elle une pièce du puzzle de la Cour du Pouvoir à tous les niveaux.
C'est un tournant qui est actuellement traversé.
Une fois le choc de l'émotion passé, l'opinion va faire le bilan et, pour plusieurs rouages de la vie des pouvoirs, le passif s'annonce très lourd y compris pour Nicolas Sarkozy qui a pris la responsabilité de participer positivement à la nomination d' un tempérament de cette "catégorie" à une fonction internationale de cet ordre.
Le discrédit des formations politiques classiques ne speut qu'augmenter.
Marine le Pen devrait bénéficier de cette situation de rejet de comportements d'une "élite" qui partage tant de "secrets" que le jeu démocratique en est gravement altéré.
Une fois que le doute est installé, combien d'autres secrets sont possibles ?