Gilbert Collard et les "délits" de fréquentation
Gilbert Collard est l'un des avocats les plus brillants de sa génération. Il lui est prêté d'aimer les plateaux télés mais, dans la plus grande discrétion, il est aussi l'une des personnalités à répondre le plus facilement à des invitations pour des soirées débats d'élèves de droit. Il le fait avec talent et dans la gratuité absolue.
Gilbert Collard perdrait toutes ses qualités parce qu'il a eu l'impertinence et le courage de dire qu'il était proche de Marine le Pen.
Raccourci inquiétant au moment même où le comité de soutien de DSK ne consacre aucune minute à tenter d'expliquer comment il était possible de recommander un tel "tempérament".
Comment expliquer ce "deux poids deux mesures" dans des circonstances pourtant aussi rapprochées ?
C'est avec de tels clichés que l'opinion française se perd ou est perdue parce qu'elle s'éloigne excessivement de l'exercice de la réflexion autonome.
Quand une opinion s'en remet aussi facilement au subjectivement certain au détriment de l'objectivement incertain, elle peine à exercer son devoir de surveillance comme son droit de décision.
Gilbert Collard est d'abord un homme de passions qui n'aime pas les "combats faciles". Ce sont des tempéraments de ce type, que l'on partage ou pas les passions et les combats, qui sont les meilleurs garants d'une démocratie en vie.