Jean Louis Borloo et la nouvelle donne
La polémique engagée sur son possible directeur de campagne montre la nouvelle donne installée pour 2012 suite à l'affaire DSK. Le "derrière la scène" va occuper une place nouvelle.
Quand l'information est malade, les libertés sont menacées. Comment exercer ses droits de citoyens dans le mensonge ou dans l'ignorance ?
Mais jusqu'où doit aller l'information ?
Ce à quoi nous assistons actuellement c'est la fin de la culture "entre gens du milieu".
Tout d'abord, cette situation va mettre fin à la sélectivité excessive de l'information. Si la vie privée est scénarisée, ce doit être toute la vie privée sans exception.
Hier, DSK ouvrait la cuisine dans le reportage de Canal + (terriblement décalé à ce jour) mais fermait les chambres à coucher. Un tel reportage sera difficile demain, sinon impossible.
Ensuite, la "conscience de communauté" est fragilisée. La "conscience de communauté" est celle qui croit pouvoir échapper à la loi de tous. Très répandue en politique, cette conscience est le lit des excès, des abus puisque, par définition, elle considère qu'elle peut échapper à la règle commune. Elle consiste à fermer les yeux quand des yeux à moitié ouverts sanctionneraient déjà un comportement.
Enfin, c'est une exigence nouvelle de clairvoyance pour chaque citoyen. Choux et navets ne s'additionnent pas. Les citoyens doivent hiérarchiser leurs attentes, leurs priorités. Il n'y a pas de candidat sans vice paré de toutes les vertus. Mais il existe une hiérarchie des vices et certains d'entre eux devraient disqualifier sans attendre des excès du pénal. Tant que la citoyenneté s'appellera intermittence de la clairvoyance, ces excès resteront possibles.
Mais de là à scrupter y compris les parcours professionnels des individus, il y a des étapes nouvelles. La polémique ouverte sur l'éventuel futur directeur de campagne de Jean Louis Borloo annonce une campagne 2012 très particulière parce que l'opinion veut combler rapidement le retard qu'elle juge installé en la matière.