Eric Ciotti et la fonction de contrôle
Eric Ciotti, à l'occasion d'une polémique avec des membres de la Cour des Comptes, pose des questions de fond sur le profil et le cursus futur éventuel de membres d'instances dites de contrôle.
La confusion des genres nuit à l'assurance perçue d'impartialité qui doit impérativement entourer les décisions de certaines instances.
Dans le rendu de justice, il y a notamment la perception de la notion même de justice avec l'exigence d'impartialité qui en résulte.
Les institutions publiques françaises vivent une inter-pénétration permanente excessive entre des membres de "hautes structures" et des fonctions politiques électives ou pas.
C'est ce lien qu'il faut rompre pour ne pas prendre le risque d'exposer ces institutions à des querelles diverses de nature à entacher l'image d'impartialité desdites structures.
Plusieurs réformes seraient nécessaires dont la création de délais d'incompatibilité avec des fonctions politiques électives et / ou de conseils dans des cabinets.
Le pôle d'équilibre des pouvoirs suppose l'existence même d'une fonction de contrôle à part entière sans des aller-retour quasi-permanents entre des "fonctions politiques" et des fonctions de contrôle.
Eric Ciotti pose donc une question de fond au moment même où la politisation générale jointe à la médiatisation des dossiers amplifient les risques de perception partisane.
Il est à regretter que la France n'ait pas encore adopté les barrières nécessaires pour éviter de telles polémiques qui nuisent au final à l'ensemble des parties prenantes en jetant un doute généralisé.