Max Gallo et les mots de la sagesse
Max Gallo pourrait incarner en 2012 le retour des intellectuels dans l'arène politique française. Il compte s'engager aux côtés de Nicolas Sarkozy en défendant la séparation entre les "présidents rentiers" et les "présidents bâtisseurs".
Max Gallo a le profil idéal pour les actuelles circonstances de crises.
Deux nouvelles bulles sont en train d'éclater sous nos yeux : la dette publique et l'information classique. La notion de bulle répond à une définition simple. Quand la réalité s'est trop éloignée de règles fondamentales, l'éclatement de la bulle est la revanche des règles fondamentales sur une réalité artificielle.
C'est sain qu'il en soit ainsi.
C'est même prometteur d'une purge périodiquement nécessaire pour repartir sur des bases plus solides. Le danger réside dans l'ampleur des conséquences de cette adaptation incontournable.
Mais personne ne peut sérieusement défendre qu'une collectivité publique soit endettée au niveau de sa production de richesse ou presque.
De même, pour l'information qui est déjà en crise en Grande Bretagne avec le scandale du News of the World et demain aux Etats-Unis avec les résultats de l'enquête du FBI, qui peut défendre une presse trop liée aux pouvoirs économiques ou politiques ou mettant en place des techniques de collectes de l'information qui soient illégales ?
Que traduit la dette publique ? Une crise d'obésité des structures : trop de salariés, trop de train de vie pas rigoureux, trop de dépenses sans recettes, trop d'aides non productives. Il n'y a pas de crise de la dette publique mais une crise de la gouvernance publique que traduit le niveau de la dette publique.
Que traduit la crise de l'information ? Une saturation de nouvelles addictives low cost : faits divers, sexe, absence d'investigations sérieuses ... Les frontières avec les pouvoirs (nationaux et locaux) sont brouillées. L'information n'est plus l'atelier de la vérité et encore moins celui de la réflexion, elle est devenue trop souvent l'antichambre de turpides multiples.
Là aussi, c'est une belle promesse que porte la crise si elle casse une accoutumance aux mauvaises habitudes des dernières décennies dans ces deux domaines.
En effet, dans ces deux domaines, les crises sont probablement en train de préparer de profonds bouleversements. Ils étaient nécessaires. Ils vont arriver tard avec des ondes de chocs d'ampleur mais sur le fond ces adaptations étaient nécessaires. Des transformations vont en résulter. Si les citoyens ont la volonté de retenir les leçons de ces périodes, de belles promesses peuvent être portées par ces crises.
C'est cette grille de lecture positive, logique, naturelle des crises qui devrait être portées prochainement par des "intellectuels de gauche" au premier rang desquels Max Gallo avec un impact d'autant plus fort qu'ils vont aller à contre-courant de leur histoire personnelle montrant à l'opinion combien le PS français ne s'est pas libéré d'ancrages qui sont des boulets dans l'actuelle compétition internationale.