Roselyne Bachelot et le choix instructif
Roselyne Bachelot est saisie d'un choix qui va montrer son attachement réel à la situation des personnes handicapées.
Mme X habite une Commune importante de l'agglomération grenobloise.
Elle est locataire d'un T2 géré par l'OPAC 38. Dans ce T2, elle vit avec son compagnon et leurs deux enfants. Cet appartement très étroit est accepté par cette famille de 4 personnes parce qu'il est situé au-dessus de l'appartement de son papa dont elle s'occupe et qui est atteint d'une sclérose en plaque.
Mme X apprend que, dans cet immeuble, un appartement plus vaste se libère.
Elle informe l'OPAC 38, produit tous les justificatifs dont les relevés de télé-alarme montrant les heures et le nombre de fois où elle doit descendre aider son papa.
Toutes les autorités sociales et sanitaires produisent des attestations montrant qu'il ne s'agit pas d'une demande de convenance personnelle mais la seule condition pratique pour que Mme X puisse continuer de s'occuper de son papa et donc lui assurer son maintien à domicile.
Mais l'OPAC 38 actionne la procédure administrative habituelle d'information de la Préfecture pour que cette dernière puisse faire jouer éventuellement son droit de préférence en faveur d'un fonctionnaire.
L'appartement est visité.
La Préfecture fait jouer son droit de préférence et l'OPAC 38 propose à Mme X un appartement à ... l'autre bout de la ville concernée.
Mme X demande à ce que cette situation digne de Kafka soit reconsidérée : pas de réponse.
Elle sollicite un rendez-vous urgent avec le Maire PS de la Commune concernée et Vice-Président de la Métro. Il est en vacances aux Etats-Unis ... donc pas de rendez-vous !
Ce cas précis actuel montre tout le paradoxe du logement social français. Il semble parfois très "humain" à voir les noms de bénéficiaires qui peuvent laisser supposer (peut-être à tort ?) que le fait de connaître des élus n'a pas dû les défavoriser ...
Il semble parfois très inhumain quand l'application froide de normes administratives le déshumanise totalement.
En réalité, le logement social ne sert plus les modestes, les "anonymes".
Dans des Villes comme Paris, les HLM hébergent même des gens très aisés. Chevènement, Tron ... ont été à la une comme locataires des ... HLM de la Ville de Paris.
A l'origine, le logement social devait aider les 20 % de Français les plus modestes. Aujourd'hui, plus de 50 % des français les plus modestes sont logés dans le parc ... privé. Et pourtant le montant des avantages fiscaux accordés au locatif social public est trois fois plus important que celui accordé au locatif privé.
C'est toute la logique même du logement social qui doit être révisée pour introduire de l'éthique dans l'affectation et de l'humain dans des cas exceptionnels. Faute de telles qualités, le mot social n'a plus de raison d'être accolé à celui de logement.
Roselyne Bachelot vient d'être officiellement saisie d'un recours pour que la situation pratique exposée plus haut soit révisée.
Sa position est toujours attendue.