Ségolène Royal en marqueur de la qualité de la primaire PS
La donne change. La crise ouverte fait bouger l'opinion. La primaire américaine le montre actuellement. L'opinion publique s'investit davantage. En France, de façon paradoxale, tout est organisé pour l'instant pour que la présidentielle se déroule presque "sans les citoyens". Ce climat résistera-t-il à la rentrée de septembre ?
Trois indicateurs vont alors mériter une attention particulière lors de la primaire PS :
1) Le nombre des débats publics contradictoires à des heures de fortes audiences TV : seuls de tels débats permettent de tester le tempérament des candidats parce que la saine confrontation impose des moments de vérité.
2) Le nombre des votants à la primaire PS : plus les non-adhérents classiques du PS seront nombreux à participer, plus cette assise démocratique ouvrira la donne face au jeu discipliné des fédérations. Il semblerait qu'un frémissement d'inscriptions commence à se produire.
3) La capacité des candidats à faire "bouger les frontières" : le candidat efficace en 2012 est celui qui soude son camp de base en permettant de jeter les jalons pour le rassemblement sur la base de propositions susceptibles d'entrer dans les actes rapidement en cas d'élection. C'est l'actuelle démarche de Ségolène Royal qui vient d'exprimer des propositions très concrètes de transparence au sujet des derniers évènements financiers. Comme elle le précise, il est en effet difficilement concevable que les banques puissent échapper à la clarté alors même que les impôts ont été mis à contribution pour les soutenir. L'information sur l'ampleur des moyens déployés pour soutenir les cours cette dernière semaine serait probablement une information qui accélèrerait l'implication des citoyens.
Pour l'instant, Ségolène Royal se remet progressivement dans la course. Tout se jouera lors de la première quinzaine de septembre avec l'état d'esprit de rentrée. A ce rythme, la compétition PS est redevenue une course à 3 et le score de Ségolène Royal sera probablement techniquement le marqueur de la qualité de la primaire PS et de sa capacité à s'enraciner dans un débat populaire.