Ségolène Royal et la bagarre contre les banquiers
Ségolène Royal est actuellement la candidate PS qui a opéré les meilleurs choix stratégiques dans les circonstances actuelles.
1) Dès 2007, elle a rompu avec la réputation de laxisme du PS en matière de sécurité. Dès cette époque, elle a incarné une forme de rigidité morale novatrice qui a été une réelle étape de mutation.
2) Actuellement, elle est la seule à occuper le créneau de la bagarre contre les banquiers. L'actuelle crise financière peut être perçue sous deux angles très différents. Soit c'est l'enjeu de la dette souveraine sous-entendu l'obésité des Etats en matière de dépenses publiques ; d'où l'obligation d'un régime minceur brutal. Soit c'est l'enjeu des banquiers prêteurs aveuglés en matière d'emprunts publics.
Si c'est ce dernier volet qui l'emporte aux yeux de l'opinion, les perspectives changent. La priorité n'est plus le régime minceur mais la responsabilité des prêteurs non vertueux. Pour emprunter, encore faut-il trouver des prêteurs. Comment se fait-il que les banquiers n'aient pas actionné des règles pour éviter des engagements excessifs, se protéger et éviter un mal-endettement public excessif ?
De plus, est-il sain de maintenir une confusion entre la banque d'exploitation de proximité à destination des particuliers et la banque d'affaires ? Pourquoi ne pas imposer une séparation stricte qui éviterait aux particuliers de jouer l'édredon pour des risques spéculatifs trop téméraires ?
Sous cet angle, Ségolène Royal est à ce jour la seule à préparer le rebond politique qui peut détourner la vengeance des particuliers et à positionner 2012 sous un angle de rapports de pouvoirs entre les faibles et les puissants qui laisse la présidentielle 2012 jouable pour un candidat de gauche.
Une approche d'autant plus efficace au moment où l'austérité commence à occuper les esprits conduisant l'opinion à chercher une clef d'explication donc des responsabilités.