Nicolas Sarkozy et la campagne inespérée

  • Nicolas Sarkozy

Trois modifications majeures interviennent actuellement avant le lancement actif de la présidentielle française 2012 :

1) les trois priorités de l'électorat correspondent désormais classiquement au profil d'un candidat de droite : pouvoir d'achat, lutte contre l'insécurité, réduction des dépenses publiques. C'est le territoire le plus traditionnel de la droite,

2) aucun des autres candidats de gauche, à l'exception de Ségolène Royal, ne trouve un espace crédible dans ce nouveau contexte. Ségolène Royal est la seule candidate à avoir objectivement procédé aux corrections nécessaires pour ne pas être frontalement à l'opposé des attentes de l'opinion. Or une élection ne se gagne jamais contre l'opinion,

3) bien davantage, la bataille des tempéraments n'est pas assez livrée par les challengers. L'opinion veut lire dans les caractères car elle sait que la tempête est là et que les secousses sont difficilement prévisibles. Les challengers restent trop au niveau des propositions. Ils devraient accélérer la phase de présentation personnelle de leur cursus, mettre en évidence leur force de tempérament, leur qualité à surmonter les épreuves ...

Nicolas Sarkozy voit donc s'ouvrir un espace pour une campagne inespérée. Il peut être le candidat des réalités et du peuple face à tous les autres candidats. Cet espace est libre à droite parce que Marine le Pen est scotchée à l'évocation de base du Front national : l'immigration. Elle n'a pas opéré assez tôt l'évolution pour être la représentante d'une "sensibilité Tea Party à la française" : anti-impôts, anti-partis classiques, anti-laxisme moral.

Principal obstacle à lever pour Nicolas Sarkozy : le clivage sur son style personnel.

Il doit retrouver de la simplicité, de la proximité.

Sans cet obstacle de style, la présidentielle 2012 serait probablement dans les nouvelles circonstances une "simple formalité" pour redistribuer significativement la donne politique.

A l'approche de la rentrée, l'opinion perd la générosité de gauche face aux difficultés pour choisir les réalités. C'est culturellement un terrain béni pour la droite et pour un candidat au pouvoir ...

Une campagne inespérée est en train de s'ouvrir par le caractère exceptionnel des circonstances installées.

  • Publié le 20 août 2011

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