Ségolène Royal et la rigueur positive
Hier soir sur TF1, Ségolène Royal a opéré un tournant majeur : montrer que les déficits sont une maladie volontaire et qu'en conséquence la rigueur à venir ne doit pas être prise comme un "tunnel noir" mais le retour vers la "santé".
C'est une logique de différenciation par rapport à la morosité ambiante.
Ce choix est important à trois égards :
- il correspond à une analyse lucide des faits. La situation de mal-endettement public correspond à un cumul de réformes toujours annoncées mais jamais conduites,
- il tourne le dos à la logique de culpabilité qui voudrait que les citoyens aient été les bénéficiaires donc pour partie les auteurs de cette situation. Cette logique porte en elle une approche quasi-punitive inadaptée,
- il rappelle aux devoirs de transparence qui devraient régir les interventions publiques dès l'instant que les banques ont fait appel aux deniers publics pour traverser des "passes difficiles".
Ségolène Royal a également indiqué que cette rigueur positive devait être l'occasion pour réformer le système à destination plus particulièrement des PME et des classes moyennes.
C'est un positionnement neuf pour une candidate de gauche qui ne peut que souhaiter que des participants ponctuels pour voter soient les plus nombreux possibles pour permettre une expression pleinement représentative d'une sensibilité modérée désireuse de poser les jalons d'un large rassemblement à l'issue de l'élection interne au PS.
Sur ces bases, les premières semaines de septembre peuvent offrir la possibilité d'une nouvelle donne politique à gauche au moment où bon nombre des autres candidats sont engagés dans une confrontation idéologique qui risque de souder l'électorat de droite et de susciter des commentaires économiques sévères sur des mesures inadaptées aux circonstances actuelles.