Dominique de Villepin et le retour dans la présidentielle 2012 ?
Très important bureau politique demain du parti de l'ancien Premier Ministre car il semble être de plus en plus question de l'arbitrage final sur l'engagement présidentiel.
Pour que cet engagement puisse intervenir dans des conditions efficaces, il suppose la rencontre d'au moins deux facteurs :
- la volonté d'un candidat performant,
- la logistique d'une organisation professionnelle.
Sur ces deux points, les derniers mois ont troublé les repères.
Les courants majeurs de la présidentielle 2012 se mettent progressivement en place dans l'opinion. Sur plusieurs d'entre eux, Dominique de Villepin semble être en décalage objectif.
1) L'élection sera une élection d'affinité davantage que de doctrine. Une élection d'émotions davantage que de raison : l'ancien Premier Ministre sait-il (ou accepte-t-il ?) aller sur ce terrain ?
2) L'élection 2012 interviendra dans un climat de sanction contre "l'élite" jugée incapable de prévoir la crise comme d'en sortir rapidement. Sans tomber dans une course au peuple démagogique, Dominique de Villepin peut-il être dissocié de l'élite que l'opinion veut désormais sanctionner et qu'il a si longtemps incarnée aux yeux de l'opinion ?
3) L'élection 2012 se déroulera dans un contexte de fin des discours généralistes de bonne conscience pour aller vers des engagements à valeur d'exemples immédiats. C'est une évolution qui se prête mal à la rhétorique habituelle de Dominique de Villepin.
4) L'élection 2012 sera celle du passage des partis politiques centralisés à la force des engagements citoyens décentralisés. C'est d'ailleurs là le pari de fond de la primaire PS que de faire naître cette évolution lors du "tour de chauffe" que devient la primaire avant la course présidentielle proprement dite. Sur ce point, les derniers mois de RS semblent avoir donné le sentiment d'une "pause" mais peut-être à tort ?
Ces exemples concrets montrent que la question posée est bien désormais celle du retour de Dominique de Villepin dans la course 2012 car ces derniers mois, par le fait des sondages notamment, il est sorti du rang naturel qui devrait être le sien dans une telle compétition. Les visites sur le terrain ont été très espacées. Les réseaux sociaux ont peiné à trouver le second souffle. La promesse du 19 juin 2010 semble même s'être éloignée.
Il faut bien toute la magie du charisme de l'intéressé pour que des sujets demeurent à l'état de questions alors même qu'appliqués à tout autre candidat dans des circonstances comparables le verdict tomberait rapidement de façon négative.
Il n'est pas possible de comparer 1995 à 2012 : comment comparer notamment le cursus d'un candidat aux deux tentatives précédentes ponctuées par une plongée dans les cantons lors de campagnes à répétition et le cursus d'une première candidature ?
Mais l'absence d'ancrage solide de l'opinion crée un nouveau climat qui n'est plus celui de l'engagement durable mais du clic immédiat. Et ce contexte laisse des perspectives toujours ouvertes même avec un espace plus restreint. Les conclusions de ce bureau politique mériteront un examen attentif car le calendrier devient de plus en plus serré.
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