Ségolène Royal et le nomadisme électoral
Ségolène Royal reste bien dans la course. Elle change de ton vis à vis de ses concurrents.
Elle peut être au sein du PS, comme François Bayrou au sein de l'ensemble de l'électorat, un exemple du nomadisme électoral qui conduit les électeurs à être très flexibles dans leur choix jusqu'au tout dernier moment.
En effet, 10 nouvelles tendances qui devraient occuper une place particulière dans le résultat 2012 :
1) De la doctrine à l’affinité : l’opinion ne veut plus lire dans les programmes mais dans les tempéraments.
2) De l’élite à l’épreuve : l’opinion entretient une revanche à livrer face à l’élite incapable de prévoir puis de sortir de la crise. Mais surtout, une élite qui donne le sentiment d’être à l’écart de la crise. Les candidats qui vont incarner l’élite auront des difficultés.
3) Du parti centralisé aux citoyens : la campagne 2012 sera très décentralisée. C’est l’effet de nombreux facteurs dont les réseaux sociaux et Internet qui décentralisent les mobilisations.
4) Du programme à la promesse : 2012 sera d’abord l’enjeu de la réponse à la crise. Comment gérer la dette publique sans casser des acquis majeurs ?
5) Des discours de bonne conscience à la valeur immédiate des exemples concrets : il ne s’agira pas tant de parler général que d’aller au particulier dans un cadre crédible. Le discours politique sur la crise est d’abord la crise même du discours politique classique.
6) De la politique spectacle à la politique spartiate : la dépense électorale apparaîtra plus futile que jamais.
7) De l’énergie à la protection : il ne s’agit pas tant de promettre de bouger que d’expliquer comment le mouvement n’emportera pas des droits considérés comme acquis.
8) Du parcours linéaire aux multi-vies : l’équipe des candidats devra compter une participation allant bien au-delà des seuls permanents de la politique. Le retour de la société civile pourrait être un gage important de la qualité de l’équipe par sa capacité à connaître la «vraie vie de tous les jours».
9) De l’engagement durable au clic immédiat : le nomadisme électoral est plus fort que jamais. L’incertitude sera très grande dans les intentions de votes jusqu’au tout dernier moment. Lors des cantonales de 2011, 30 % des votants ont fait leur choix dans la dernière semaine du vote…
10) Du collectif contraignant à la débrouille individuelle : le "bonheur groupé" n’intéresse plus. Ce qui compte, c’est qu’un filet de sécurité existe mais pas au prix de faire disparaître les chemins de débrouille individuelle d’où la mode hier du «travailler plus pour gagner plus» et du dispositif allégé des heures supplémentaires.
Ségolène Royal est en étroite adéquation avec plusieurs de ces tendances. La primaire PS est plus ouverte que certaines conclusions hâtives ...