Nicolas Sarkozy à contre-sens de l'opinion
Sur France 2, Nicolas Sarkozy a fait une audience moindre que celle de la primaire PS et pourtant les horaires étaient considérablement plus favorables pour le Chef de l'Etat.
Actuellement, tous les marqueurs montrent que Nicolas Sarkozy s'installe à contre-sens de l'opinion. Or, est-il possible en démocratie de gagner une élection contre l'opinion ?
Le dernier sondage Ifop pour Atlantico est passé quasi-inaperçu dans des conditions étonnantes. Sur la question de la crédibilité pour résoudre la crise, que répond l'opinion :
1) Hollande est plus crédible que Nicolas Sarkozy : 26 % / 25 % : ce chiffre montre, si besoin était, combien le positionnement actuel du Chef de l'Etat n'est pas en phase avec l'état de l'opinion.
2) Qui est le plus crédible : "ni l'un ni l'autre" : 49 % !
Près de 50 % de l'opinion ne fait donc pas confiance aux deux représentants des deux principales formations politiques pour résoudre la crise. C'est dire combien la crise financière a décrédibilisé l'offre politique habituelle.
La crise financière n'emporte pas seulement avec elle les économies. Elle emporte toute une génération de responsables politiques qui sont perçus comme ayant d'abord menti :
- menti sur les chiffres avec des prévisions de croissance irréalistes,
- menti sur les mesures mises en oeuvre à l'exemple de l'assainissement bancaire après novembre 2008 jamais mis en oeuvre et toujours promis,
- menti sur le montant réel global de la facture,
...
La politique de la crise est d'abord devenu la crise de la politique. Ce terrain ouvre considérablement le jeu pour mai 2012.
Nicolas Sarkozy ne fait pas preuve de l'humilité nécessaire. Bien davantage, son découplage entre la gestion de la crise et sa candidature pour 2012 n'est pas cru par l'opinion ; ce qui entache la totalité de son discours.