Xavier Bertrand met le secteur de la santé en feu
La majorité présidentielle peine à identifier des secteurs relais qui sont prêts à faire payer un prix politique très élevé face à des réformes incomprises.
Ce fut hier le cas lors de la perte du Sénat qui s'explique non pas par un désir de gauche mais par une levée de boucliers des élus apolitiques face à la procédure de la réforme territoriale dominée par un désaisissement excessif des élus locaux.
C'est le cas aujourd'hui du secteur de la santé. Xavier Bertrand l'a complètement déstabilisé en lui donnant progressivement le sentiment que ce secteur n'avait plus rien à attendre de l'actuelle majorité présidentielle. C'est une faute politique majeure.
Ce secteur représente l'un des derniers tissus de proximité particulièrement efficace avec un maillage du territoire connu par très peu d'autres segments de marchés (visiteurs médicaux + médecins généralistes + pharmaciens ...). Pas une Commune fut-elle de très petite dimension n'est pas concernée par ce maillage. Or, mesure après mesure, ce secteur se sent méprisé, culpabilisé, voué aux critiques permanentes.
C'était une part importante de "l'électorat naturel" de Sarkozy en 2007. Cet électorat est actuellement déçu, amer, désormais rebelle, ouvertement protestataire.
Il devient de plus en plus délicat de donner une explication rationnelle à cette situation qui pourrait avoir des conséquences politiques considérables en mai 2012.