Ségolène Royal au bord de la rupture
La leader socialiste termine sa deuxième semaine d'épreuves. Elle ne peut probablement pas se permettre une troisième semaine de ce type. Elle s'approche dangereusement de la "zone de rupture".
Il n'y a pas trente six solutions pour établir un leadership. Il faut soit être aimé soit être respecté.
La relation affective n'est pas inscrite dans le pouvoir d'évocation de S. Royal. Elle cherchait à inspirer le respect : 1ère candidature d'une femme, résistance face à son milieu familial puis face aux "éléphants" de son parti ...
Sa candidature devait imposer le respect, valeur faite de mérite et d'autorité morale.
Seulement voilà depuis le 15 janvier 2007, S. Royal multiplie les entorses dans ce domaine.
La "boutade" de Montebourg montre que son compagnon n'est pas respecté puisqu'il est sujet à des plaisanteries. Le décompte de matériels de défense trouble la perception de connaissance des dossiers. Pire, elle est désormais piégée par un humoriste se faisant passer pour le Premier Ministre du Québec.
Elle est tellement "prise au piège" qu'elle évoque officiellement le "faux vrai entretien" lors d'un meeting.
L'opinion publique n'aime pas reconnaître qu'elle s'est trompée sur l'évaluation d'un responsable public. Franchi un seuil, elle se retourne et devient autiste à toute modification. Piègée une fois mais pas deux.
La candidate socialiste s'approche de cette zone au point qu'elle suscite désormais les interrogations chez d'autres candidates aux législatives inquiétes devant la perspective que le sexe féminin devienne un handicap. C'est un signe précurseur d'une mode en voie de passer. Pire, les défenseurs qui montent au créneau sont des personnalités éloignées du changement. JP Chevènement n'est pas un exemple de "nouvelle génération".
De retour à Bordeaux en 1974 après sa défaite à la présidentielle, Jacques Chaban Delmas analysait sa défaite en indiquant que par épisodes, il "voyait les électeurs le quitter, s'éloigner quasi physiquement" tant il avait conscience que des maladresses frappaient au coeur de son potentiel.
La dernière semaine de janvier risque d'être le tournant car ce seuil de rupture est désormais atteint. Même le calendrier participatif ne trouve plus grâce (cf enquête publiée demain par le Figaro). La présidentielle prend une tournure imprévisible il y a seulement 15 jours.